Le jardin du Bossu

Après être tombé sur la très drôle bande dessinée La cage aux cons, c’est avec hâte que j’ai cherché ce jardin du Bossu dont elle était tirée. Toutefois, si la BD est très fidèle au polar, le dessin lui ajoute une dimension graphique (oui… évidement) fort réussie et son dessin un peu cracra lui donne toute sa saveur.

 - Ça, vous savez faire ! j'ai dit.
 - Des années d'expérience ! Une discipline quotidienne! De l'entraînement ! Et encore de l'entraînement ! Des années! Un sacerdoce! C'est ce que je dis toujours: on n'a rien sans rien ! Il faut s'investir!
 - Je ne me suis pas ménagé, croyez-moi !
 - Que voulez-vous, la route est longue, mais c'est la route!
 - La route est longue, mais c'est la route! Belle formule.
 - Elle est de moi, j'ai dit.
 - Vous avez l'art des fulgurances, il a dit.
 - C'est que j'ai mouillé la chemise moi aussi, au niveau poésie ! Et j'ai jamais eu la télé pour me motiver! Je suis un bagnard de la création littéraire. Un peu comme Rimbaud de son vivant.
Le jardin du Bossu par Franz Bartelt

Un roman donc un poil décevant à l’écriture stéréotypée « polar à l’ancienne » qui, certes ne manque ni de gouaille ni d’imagination, mais que j’ai trouvée un peu plus terne que son adaptation graphique

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Il était là, le con ! Rond comme un bidon. Entouré d'une flopée d'ivrognes encore plus saouls que lui. Je ne l'avais jamais vu en ville. J'ai demandé au Gus qui c'était. Il n'en savait rien. J'ai recommandé une bière. Le type se vantait. Il ne parlait que de son pognon. Il en avait, puisqu'il payait les tournées en sortant de sa poche des poignées de billets. Il refusait la monnaie. Il s'y croyait. Le con. Ah, le con!


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un petit voyou se voit refuser l'entrée du foyer par sa femme tant qu'il n'aura pas trouvé une solution pour subvenir aux besoins de la famille. Alors qu'il s'introduit dans une maison pour voler de l'argent, le propriétaire surgit et l'empêche, sous la menace d'une arme, de repartir. Il devient désormais l'esclave de cet homme en attendant de mettre au point un moyen d'évasion

La cage aux cons

Il y a des bandes dessinées qui éblouissent par leurs dessins, graphismes, mises en pages, les couleurs ou le traitement des planches, mais ici, pas vraiment. Mais par contre, le scénario, la narration, les twists constants (qui est vraiment le con dans cette histoire ?) en font vraiment une BD remarquable !

La cage aux cons de Matthieu Angotti et dessins de Robin Recht, d’après Franz Bartelt

S’il n’en faut rien dévoiler pour ne pas en gâcher le sel, c’est l’histoire d’un pauvre type en mal d’argent (son amoureuse semble franchement vénale) qui trouve un con plein d’oseille à dévaliser. Mais voilà toute l’histoire… qui est le con ?

Une histoire vraiment bien tissée, drôle et pleine de rebondissements tirée d’un livre de Franz Bartelt, le jardin du Bossu

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Le con, c'est la grande classe. Sa baraque, un vrai musée. Tout pour me plaire. Y a juste un problème : le con m'a pris en otage. Et plutôt lui faire la peau que de rejoindre les cadavres qui pourrissent dans sa cave... »

C'est l'histoire d'une petite frappe que l'amour de sa vie a foutu à la porte. S'il veut revenir à la maison, ce sera les poches pleines de pognon. Réfugié au bistrot, il repère un type ivre mort. Un vrai con qui se vante d'avoir des millions dans son salon. Il décide de le cambrioler. Mais quand il plonge ses mains dans l'oseille, celles du con se referment sur un flingue. Le voilà séquestré chez un grand bourgeois, beau prince et beau parleur. Fuir ou lui faire la peau ? Telle est sa question

Le sang des bêtes

Tom, son couple, ses relations avec son fils et son père et sa belle fille traversent une crise, sa quarantaine. Vendeur dans une boutique de compléments alimentaires pour sportifs il voit une femme se faire maltraiter en face du magasin. Et commence ici la partie la plus délirante, originale, glauque et intéressante de ce bouquin. N7A !

Le sang des bêtes de Thomas Gunzig

Un livre qui pose plein de questions sur l’identité, le couple ou le courage mais qui se termine comme une romance feel-good un peu cucul dans laquelle l’amour et l’amitié sont les plus forts et que c’est avec les autres qu’on peut grandir. Zut, c’était pourtant très bien parti

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Même si parfois la vie est difficile pour vous, vous n'avez aucune idée de ce que c'est que la sensation terrifiante d'être un animal dans le monde des humains.»

Éclipses japonaises

Les faits sont passionnants, la construction est plutôt réussie et l’histoire vraiment intéressante. Enlever des japonais pour former des espions en Corée du Nord.

Éclipses japonaises de Éric Faye
Éclipses japonaises de Éric Faye

Mais crotte, qu’est ce que je me suis ennuyé avec ce livre, quel manque de ressort, zut.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En 1966, un Gl américain s'évapore lors d'une patrouille dans la zone démilitarisée, entre les deux Corées.

À la fin des années 1970, sur les côtes japonaises, des hommes et des femmes, de tous âges et de tous milieux, se volatilisent. Parmi eux, une collégienne qui rentrait de son cours de badminton, un archéologue qui s'apprêtait à poster sa thèse, une future infirmière qui voulait s'acheter une glace. « Cachés par les dieux », ainsi qualifie-t-on en japonais ces disparus qui ne laissent aucune trace, pas un indice, et qui mettent en échec les enquêteurs.

En 1987, le vol 858 de la Korean Air explose en plein vol. Une des terroristes, descendue de l'avion lors d'une escale, est arrêtée. Elle s'exprime dans un japonais parfait. Pourtant, la police finit par identifier une espionne venue tout droit de Corée du Nord.

Longtemps plus tard, le lien entre ces affaires remontera à la surface, les résolvant du même coup. Par la grâce de la fiction, Éric Faye saisit l'imaginaire et la vie secrète de ces destins dévorés par un pays impénétrable et un régime ultra autoritaire

Daddy Love

Très dérangeant, pénible même, tant par l’histoire de ce pervers qui séquestre, viole et asservi un enfant durant 6 ans, que par la méthode narrative qui répète parfois la même scène pour la décortiquer.

Daddy Love de Joyce Carol Oates
Daddy Love de Joyce Carol Oates

Heark.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Avec Daddy Love, Joyce Carol Oates plonge son lecteur dans l'horreur. Une horreur qui commence au centre commercial où Robbie Whitcomb, cinq ans, est enlevé sous les yeux de sa mère.

Le ravisseur, un technicien du kidnapping, collectionne les petits garçons dont il se débarrasse dès qu'ils atteignent la puberté. Devenu «Gideon», Robbie va ainsi passer sept ans à obéir à Daddy Love. Mais qui est Daddy Love ? Un homme charmant du nom de Chet Cash. Pasteur itinérant de l'Église de l'Espoir éternel, dont les prêches subjuguent l'assistance, c'est aussi un citoyen actif du village de Kittatinny Falls, un artiste admiré faisant commerce d'objets en macramé, un homme que les femmes trouvent irrésistible. Tandis qu'il continue allègrement d'«éduquer» ses proies.

Approchant de l'âge «limite», alors que Daddy Love est déjà reparti en chasse, que va-t-il advenir de Gideon ? Sera-t-il éliminé comme ses prédécesseurs ? Parviendra-t-il à retrouver sa liberté ? Mais surtout, le souhaite-t-il ? Joyce Carol Oates nous fait vivre toute la complexité de cette captivité, et le lecteur ne manquera pas de se poser la question : que devient-on après des années d'intimité avec un monstre ?

Claustria

Infect! Peut-être pas indispensable. A lire avec des sacs à vomi.
Brrr sordide.

Claustria de Régis Jauffret
Claustria de Régis Jauffret
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Platon, le mythe de la caverne. Des prisonniers qui ne verront jamais de la réalité que des ombres d'humains projetées sur la paroi de la grotte où ils sont enchaînés. Dans le souterrain les enfants n'ont vu de l'extérieur que les images tombées du ciel qui leur parvenaient par le câble de l'antenne.

Le mythe a traversé vingt-quatre siècles avant de s'incarner dans cette petite ville d'Autriche avec la complicité d'un ingénieur en béton et celle involontaire de l'Écossais John Baird qui inventa le premier téléviseur en 1926.

R. J.