La chair est triste hélas

Ovidie est en grève depuis 4 ans, l’occasion d’un bilan et de crier. Le besoin de tout mettre sur la table pour voir s’il est possible d’en tirer quelque chose, s’il est possible de redémarrer… pour aller où ?

Ovidie est en grève du sexe avec les hommes, donc.

Un jour, je n'ai plus pu.
Oh, bien sûr, il y a eu des signes avant-coureurs, ce genre de choses n'arrive pas ex nihilo. Le dégoût, d'abord ponctuel, a pris place insidieusement, jusqu'à m'envahir complètement. Comme un épuisement psychique, un burn-out, une impossibilité de faire un pas de plus, de rouler un kilomètre supplémentaire sur cette longue route de la perte de sens.
La chair est triste hélas de Ovidie

Constat d’une grosse déception avec le sexe et les hommes. Jeu de dupes dans une société patriarcale co-entretenu tant par les hommes (au mieux incompétents et au pire abuseurs (voir pire encore)) que par des femmes qui seraient atteintes d’un syndrome de Stockholm.

Une triste chair portée par une grosse colère qui vise juste et s’apaise au fil du livre pour arriver à une fin très touchante.

Oui… hélas !

Un essai qu’on ne peut refermer sans se poser la question (quelque genre ou sexe que l’on soit). Et moi ?
… et fuir la absolument la réponse : non, moi, jamais !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Un jour, je n'ai plus pu.
Oh, bien sûr, il y a eu des signes avant-coureurs, ce genre de choses n'arrive pas ex nihilo. Le dégoût, d'abord ponctuel, a pris place insidieusement, jusqu'à m'envahir complètement. Comme un épuisement psychique, un burn-out, une impossibilité de faire un pas de plus, de rouler un kilomètre supplémentaire sur cette longue route de la perte de sens.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« J'ai repensé à ces innombrables rapports auxquels je m'étais forcée par politesse, pour ne pas froisser les ego fragiles. À toutes les fois où mon plaisir était optionnel, où je n'avais pas joui. À tous ces coïts où j'avais eu mal avant, pendant, après. Aux préparatifs douloureux à coups d'épilateur, aux pénétrations à rallonge, aux positions inconfortables, aux cystites du lendemain. À tous ces sacrifices pour rester cotée à l'argus sur le grand marché de la baisabilité. À toute cette mascarade destinée à attirer le chaland ou à maintenir le désir après des années de vie commune. Cette servitude volontaire à laquelle se soumettent les femmes hétérosexuelles, pour si peu de plaisir en retour, sans doute par peur d'être abandonnées, une fois fripées comme ces vieilles filles qu'on regarde avec pitié.

Un jour, j'ai arrêté le sexe avec les hommes. »

Ceci n’est pas un roman érotique

Après le jubilatoire et très érotique Il est 14h, j’enlève ma culotte, Zoé Vintimille propose un journal / bio / autofiction / roman (que sais-je et qu’importe). Une histoire de femme, sans pudeur mais pas forcément impudique.

Écrire
En rentrant chez elle, en fin de journée, elle se met à écrire. Les premiers mots qu'elle pose sont pour raconter la rencontre qui vient d'avoir lieu, les pieds dans l'eau, comme elle avait l'habitude de le faire par le passé avec chaque homme qui entrait dans sa vie.
Elle a toujours pris des notes, avant, sur ses rencontres avec les hommes. Au début sans autre but que de poser un peu de distance avec ce qui venait de se vivre, et pour se souvenir aussi, d'une phrase dite, d'une odeur, d'un détail, d'une sensation physique particulière éprouvée pendant le sexe. Et puis, également, ce besoin de faire récit, d'être bien certaine, en le figeant par des mots, que ce qui a eu lieu a vraiment eu lieu.
Ceci n’est pas un roman érotique de Zoé Vintimille

Alors que les premiers courts chapitres parlent d’«elle», elle laisse finalement tomber la distance et se met à écrire «je». Comme un besoin de cesser de se regarder, l’urgence de vivre et d’être présente.

Serais-je en train de tomber amoureuse? Est-ce que je suis capable de tomber amoureuse d'un homme qui n'a qu'un livre dans sa chambre, et qui de son propre aveu ne l'a lu qu'à demi? Je me dis petite saleté d'intello qu'est-ce que tu es snob.

Une femme, sa découverte de la sexualité, un mariage, des enfants… et tout s’emballe rien ne se maîtrise, la vie bouscule. Le sexe, l’amour… plus rien n’est clair

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Elle naît à 18h45, une dizaine de minutes avant son frère et deux bons mois avant terme. Elle est donc biologiquement l'aînée, mais il paraît que, concernant les naissances gémellaires, une sombre coutume attribuerait au second-né le bénéfice du droit d'aînesse.
Absurde.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Elle rencontre le sexe assez tard, si l'on tient en considération les statistiques établies. Vingt et un ans. Elle traînait cette virginité comme un boulet, rêvait d'entrer enfin dans la vraie vie, de découvrir le frisson, mais, rien à faire, ça ne venait pas. Il a bien fallu qu'elle prenne les choses en main. »

Partant d'une blessure amoureuse, la narratrice dévide sa vie et remonte au plus loin qu'elle peut, retraçant la façon dont elle a construit son rapport au sexe et à l'amour. Et comment elle s'y est révélée autant qu'enfermée. Joyeux, excitants, dérangeants, les tableaux tirés de son expérience racontent la vie d'une femme d'aujourd'hui : mère célibataire chahutée, quarantenaire qui revendique ses choix, sa sexualité et son goût des histoires

Chems

La descente aux enfers ! Beark, dégeu !
Il faut de la tripaille bien accrochée pour lire ça. Bon, c’est un peu fait pour, semblerait-il, mais quelle chute !

 - Tu t'es déjà tapé une transsexuelle ? me demande Jerome.
Je range mon portable, fixe son ordinateur. Sur l'écran, une transgenre a la peau cuivrée, visage de cochonne et seins énormes, se tient accroupie, fringuée dans une tenue en latex, un immense braquemart pendant entre ses cuisses. J'admire son corps, ses seins, son sexe, ses grosses jambes musclées et moulées dans cette combi en latex. Les matières comme le cuir, le vinyle et le latex, ces deuxièmes peaux, m'ont toujours attiré.
 - Je me suis fait tailler une pipe au bois de Boulogne, il y a longtemps. Mais a part ca, nan.
 - Et celle-là, elle te branche ?
Je la mate a nouveau, ébloui par son air salace et son corps de pornostar.
 - Ben ouais, ouais. J'aime bien, ouais !
 - Elle se déplace et elle prend 100 euros de l'heure. Si t'es partant, je lui passe un coup de fil tout de suite.
J'acquiesce, sans reflechir.
Chems de Johann Zarca

Zède, journaliste gonzo s’intéresse au chemsex. Et quoi de mieux que de goûter pour en parler ?

Je ne suis plus un homme mais un animal. Un porc. Noyé dans ma libido, je mate porno sur porno

Et c’est un engrenage extrêmement rapide qui l’attend et tout y passe, tout s’y perd : la thune, la dignité, le couple, les enfants, les amis, la santé, la famille… il ne restera rien. Juste un écœurement et un mal de crâne au milieu des ruines… ou encore plus bas

Bienvenue aux NA

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
L'inauguration de la revue LATX - un magazine « fétichiste » aux faux airs de fanzine - a lieu dans mon quartier, le bas Ménil', à la boutique Démonia. Dans ce hangar customisé en temple du BDSM, on achète surtout des sapes et de la lingerie - cuir, latex, vinyle, plastique, jupes, combinaisons, tenues de Catwoman, cagoules - mais aussi des accessoires - fouets, matos de contrainte, chaînes, colliers, cordes, kits de suspension, électrostimulation, cockrings et j'en passe. Fred, le taulier, a libéré l'espace shoes pour le lancement du mag.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Mi-récit mi-journalisme gonzo, Chems est un texte âpre, cash, rugueux, ultrarapide. Quand Zède rencontre Jérôme Dumont, artiste homo sur le déclin, et que celui-ci l’initie au sexe sous substance chimique, il ne sait pas dans quelle spirale infernale il vient de tomber. Âmes prudes, passez votre chemin !

L’inconduite

Quoi ? Les mamans ont des désirs sexuels ? elles veulent baiser ? Et bien oui, semblerait-il ! Rien que pour le massacre en règle de ce tabou, voilà un livre enchanteur.

Si on m'avait demandé alors ce que j'entendais par couple libre, j'aurais accouché de tout un tas de théories grandioses auxquelles j'avais fini par croire. Mais je les débitais sans grand entrain, à deux doigts de répondre que c'était facile de ne pas s'en vouloir quand on ne s'aimait plus. Et j'universalisais pour me donner un aplomb, je me disais que tous ces couples libres autour de nous ressentaient la meme indifference. Que c'était juste chouette de faire passer ça pour de l'anarchie. Un couple libre, c'était un couple en fin de vie - mais il y avait les enfants, n'est-ce pas, alors il fallait trouver des solutions.
L’inconduite de Emma Becker

Emma Becker se livre ici sur son désir, son envie de quelque chose de grand, puissant, qui l’emporte et la soulève. Elle veut de la passion et la preuve de la passion, ferme, vigoureuse ! Pourtant, elle reste coincée. Là, entre le père de son fils, un amant, un autre (des autres) et un vieux.

J'étais toute mince alors, 
 affinée par ces semaines à ne rien manger que ses mots caressants. J'avais mes mains sur mes hanches et je déployais ma cage thoracique, le duvet hérissé de bonheur, cuisant lentement sous les yeux de Vincent. 

Il a tendu une main, semblé se reprendre. J'ai effleuré sa main du bout de mon sein. (Je ne vis apparemment que pour me faire des souvenirs, incapable de me sentir vivre au moment où je vis, car déjà occupée à coller précautionneusement les images dans ce catalogue que je relirai jusqu'à l'écœurement, dans l'espoir d'un prochain évènement à momifier au moment meme ou il interviendra.)

Un livre qui ose parler du désir des femmes. Impudique ? Oui, certainement ! Poserait-on la question de la même manière pour celui d’un homme ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La jeune femme remonte sa rue. Sort les clés de sa poche. Se renifle sous les bras pour y détecter l'odeur de l'autre, comme si elle pouvait y changer quoi que ce soit.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Après s'être prostituée à Berlin dans La maison, E. Becker est devenue mère d'un petit garçon et vit avec son compagnon. Elle relate ses aventures sexuelles et amoureuses entre Berlin et Paris avec trois amants très différents mais dont aucun ne parvient à se hisser à la hauteur de sa liberté. Autofiction dans laquelle l'écrivaine évoque son amour des hommes, du sexe et de l'amour

Pas ce soir

Un couple qui s’éloigne, se distancie, imperceptiblement, les corps qui se séparent…

Est-ce qu'on peut rester cul et chemise avec sa femme quand elle ne vous montre plus son cul et refuse d'enlever sa chemise ?
300 jours sans toucher Isa.
Pas ce soir de Amélie Cordonnier

Et tout d’un coup, voilà 200 jours qu’on ne se touche plus, 300, plus ? Et puis, chambre à part pour mieux dormir…

Une bile âcre lui remonte depuis hier, qui n'a rien à voir avec la gueule de bois. C'est un mélange acide de hargne et de frustration, où surnagent l'amertume, la rancœur et le dépit.
Et puis ce matin est apparu dans sa bouche, pour la première fois, un goût inconnu, amer et écœurant, qu'il n'a pas encore identifié, mais qui pourrait bien être celui de la séparation.

Amélie Cordonnier se met dans la peau d’un homme qui voit sa femme s’éloigner et qui crève de désir pour elle sans réussir à la rattraper dans une totale absence de dialogue

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Désolée, ne m'en veux pas, mais je dormirai tellement mieux là-bas. Elle a dit là-bas pour désigner la chambre de Roxane, et leur quatre-pièces a beau mesurer moins de quatre-vingts mètres carrés, il lui a semblé que c'était loin. Très loin. Très très loin. Le bout du monde. Et peut-être aussi la fin d'un monde. Ah, bah d'accord. Ils en sont donc arrivés là... Des mois qu'ils se


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
"Un homme et une femme. Chacun de leur côté. Un homme qui ne dort pas et une femme qui s'assomme. Un homme sur sa tablette et une femme dans son bouquin. Un homme qui désire et une femme qui soupire. Un homme qui se désole, une femme qui s'enferme, les heures qui s'étirent. Et plus rien. Rien de rien."Huit mois, deux semaines et quatre jours qu'il n'a pas fait l'amour avec Isa. Et ce soir, elle lui annonce qu'elle s'installe dans la chambre de Roxane, leur fille cadette qui vient de quitter la maison. Pourquoi le désir s'est-il fait la malle ? Comment a-t-il pu s'éteindre après de si belles années ? Le départ des enfants a-t-il été fatal ? Est-ce que tout doit s'arrêter à cinquante ans ? Lui refuse de s'y résoudre puisqu'Isa semble l'aimer encore.Amélie Cordonnier ausculte l'histoire d'un couple à travers le regard d'un homme blessé

Reflets dans un œil d’homme

Comme elle le préfaçait dans Burqa de chair de Nelly Arcan, Nancy Huston a été fortement marquée par ses écrits.

Il a bon dos, le narcissisme féminin. C'est souvent une disposition d'esprit suicidaire. Dans Putain, Arcan dit qu'il remonte chez elle à sa plus tendre enfance. « J'étais déjà une poupée susceptible d'être décoiffée, on commençait déjà à pointer du doigt ce qui faisait saillie (...), et déjà ce n'était pas tout à fait moi qu'on pointait ainsi, c'était le néant de ce qui empoussiérait ma personne, poussière de rien qui a fini par prendre toute la place » (40). 
Arcan en est morte, tout comme Woolf.
Oui, il arrive que votre double finisse par vous buter.
Reflets dans un oeil d’homme de Nancy Huston

Dans cet essai féministe sur l’image, le corps et le regard des hommes (et toutes les conséquences qui en découlent), elle convoque Anaïs Nin, Virginia Woolf, Jean Seberg ou Marilyn Monroe… Elle s’interroge sur cette société qui sacrifie ses filles et ce qu’elle voit comme des grandes hypocrisies.

Agnès Souret est élue « plus belle femme de France » en 1920. Le magazine Vogue démarre en 1916 ; les premières images de femmes qu'il publie relèvent encore du XIXe siècle mais cela évolue si vite que, dix ans plus tard, on se croirait au XXI* ! Le concours de beauté couronnant la première Miss America date de 1921, soit... deux ans après l'obtention par les Etats-Uniennes du droit de vote. Les concours de beauté pour petites filles démarrent en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis dans les années 1960, en même temps que le mouvement Women's Lib... Les petites filles ont le « droit » d'y participer dès qu'elles peuvent se tenir assises toutes seules, c'est-à-dire dès l'âge de six mois. Chaque année, 250 000 fillettes américaines (recrutées pour l'essentiel dans les classes populaires) subissent un entraînement qui, par ses contraintes, n'a rien à envier à celui des enfants soldats dans le Tiers Monde. A l'âge de deux, trois ou quatre ans, elles seront grimées, vêtues comme des reines voire comme des putes, arborant faux bronzages, faux cils, faux ongles, perruques, froufrous, plumes et taffetas ou bottes de cuir...

A rebours du courant actuel ou seul le genre (et ses multitudes) et donc l’éducation serait responsable, elle met en avant notre animalité de mammifères – sans pour autant nier l’importance de l’apprentissage, de l’éducation, du rôle des pères…

- Le cul des femmes, c'est privé. Mais quelle vie privée peut avoir une femme quand est atteinte, jour après jour, comme dit Nelly Arcan, « la chair même d'où émane l'amour » ? On ne peut pas, d'une part, parler d'égale dignité entre les sexes, et, de l'autre, s'arranger avec l'idée que des millions de femmes, de par le monde, ont la vie pourrie par cette chose-là.

Un essai parfois caricatural dans lequel elle laisse malheureusement de côté toutes les personnes qui ne se retrouveraient pas dans une vision aussi binaire du sexe – et avec possiblement une vision un peu datée des chasseurs-cueilleuses. Pour autant, pourquoi, comment et par quel miracle l’humanité ne serait-elle pas animale et soumise aux lois de l’évolution ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Des yeux masculins regardent un corps féminin : immense paradigme de notre espèce.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Nous incarnons bien moins que nous ne le pensons, dans notre arrogance naturelle et candide, la femme libre et libérée. Nous montrons du doigt les femmes qui se couvrent les cheveux ; nous, on préfère se bander les yeux.»
Toutes les différences entre les sexes sont socialement construites ; ce dogme est ressassé à l’envi dans la société française d’aujourd’hui. Pourtant il y a bien un impératif de reproduction – chez les humains comme chez tous les autres mammifères – qui induit un rapport à la séduction différent suivant que l’on naît garçon ou fille.
Partant de ce constat simple mais désormais voué à l’anathème, Nancy Huston explore les tensions contradictoires introduites dans la sexualité en Occident par la photographie et le féminisme. Ainsi parvient-elle à démontrer l’étrangeté de notre propre société, qui nie tranquillement la différence des sexes tout en l’exploitant et en l’exacerbant à travers les industries de la beauté et de la pornographie.
Ce livre brillamment dérangeant a suscité les réactions de nombreux lecteurs, dont certaines lettres sont ici reproduites en fin d’ouvrage

Les strates

Un petit bijou de merveille de carnet d’enfance, des anecdotes, des histoires, du vécu, des « trucs de filles », des chats (j’ai pleuré), la vie, l’enfance, la famille et les copain-e-s…

Les strates de Pénélope Bagieu

Pénélope nous raconte son enfance avec humour et tendresse

Des premiers souvenirs, des premiers copains, des premières émotions… Et c’est magnifique !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Pourquoi tu as pas de chat ? Alors que tu adores les chats.
Effectivement, notre passion féline à ma grande sœur et moi, remonte à très très loin...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'autrice de Culottées signe pour la première fois un récit autobiographique.
Eisner Award 2019, elle livre ici son premier récit autobiographique, où histoires d'enfance et d'adolescence composent le portrait de l'adulte qu'elle est devenu

Mon pauvre lapin

César (serait-ce autobiographique ?) est un jeune garçon couvé par ses grands-mères et tantes, tiraillé entre son père et sa mère séparés, avec des demis frères et soeurs dont il ne sait trop quoi faire.

« Tous les petits garçons font des activités, pourquoi César ne ferait-il pas aussi des activités », a-t-elle argumenté. Il est vrai qu'à part avec le professeur Stambouli et l'hôpital Trousseau, je n'avais encore jamais connu d'activités se déroulant hors de mon cerveau. Les choses que faisaient mes camarades le mercredi étaient un mystère. Évidemment mes tantes se sont emballées, Gladys a crié qu'il fallait me mettre au solfège mais ma grand-mère lui a ordonné de ne pas dire n'importe quoi. Et au bout du compte, perdant tout bon sens, mon père a proposé de m'inscrire au karaté. Je n'ai jamais compris ce qui lui était passé par la tête. Ma grand-mère a essayé de faire barrage, bien sûr. Elle a dit que c'était trop dangereux, elle lui a demandé s'il cherchait à se débarrasser de moi. Pour mon grand malheur ma tante Audrey avait lu un article sur le karaté dans Paris-Match. On y disait que c'était très chic. Elle n'a pas eu de mal à convaincre ses sœurs.
Mon pauvre lapin de César Morgiewicz

Et que faire (et comment faire) de sa vie, des relations sociales, de sa sexualité, des attentes, de ses angoisses, de ses peurs, de ses incapacités à être raccord avec les autres, de ses passions décalées ? Coincé à Key-West avec sa grand-mère et ses (grand-)tantes par l’épidémie de Covid, il tente d’écrire sa misère.

Le lendemain j'avais envie de claironner partout que j'avais enfin fait l'amour avec quelqu'un, mais en même temps il ne fallait pas que les gens sachent que jusqu'à ce jour j'étais puceau. Donc je suis resté prudent. Je l'ai annoncé aux mecs d'un air blasé. Quand il a appris la nouvelle en revenant de la clinique Kerim m'a pris dans ses bras et m'a appelé le roi de la résidence. J'ai eu peur qu'il nous propose de faire sa spécialité.
Ça a continué comme ça avec Vanessa pendant un
mois ou deux. On couchait ensemble de temps en temps. Je ne peux pas dire que c'était affreux, non, c'était supportable. C'était à peu près comme manger un sandwich.

Un bijou d’autodérision sur l’inadaptation sociale. Pauvre César, mon pauvre lapin

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Mes projets de carrière sont tombés à l'eau, vous savez. Les gens m'avaient pourtant prévenu.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Réinscrit à Sciences-Po après avoir échoué une fois au concours d'entrée de l'ENA, le narrateur fait une crise d'angoisse en plein cours de préparation du grand oral, alors qu'il pense faire une crise cardiaque. Il abandonne finalement les cours. La suite du récit roule sur la nature de ses relations avec les femmes de sa famille, dont sa mère, sa petite soeur et ses tantes

L’inversion de la courbe des sentiments

Robinson possède un vidéoclub. Il est fraîchement séparé et fait quelques brèves rencontres sur les réseaux sociaux. Il a aussi une ex qui vide son appart et un père qui débarque parce qu’il s’est fait virer par sa femme et aussi…

L’inversion de la courbe des sentiments de Jean-Philippe Peyraud

… et aussi une soeur dont le fils à disparu avec une voisine, qui a d’ailleurs un mari jaloux… Et il y a aussi une histoire de braquage…

Tout ça semble bien compliqué, mais finalement, ça passe plutôt bien.

Des destins croisés dans une BD fraiche et dynamique

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Grinss !
Mmmmh...
Pff... T'es un lève tôt, toi...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Autour de Robinson on se quitte, on disparaît, on refait sa vie ou on cherche un père. Pendant ce temps-là, Robinson, vend des DVD et drague sur internet.
À moins que la courbe des sentiments ne s'inverse...

Journal : l’histoire de mon coeur et de mon cul

Attiré bien sûr par la couv’ et le titre très tentants, je suis tombé sur un livre féministe des plus intimes et passionnants. Alors certes, il y a quelques longueurs, mais quel journal !

Je crois que c'est une de mes névroses fondatrices, une des dernières sur lesquelles je bute encore aujourd'hui : d'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours considéré le sexe comme une monnaie d'échange contre de l'amour. Voulant être aimée et acceptée, j'ai toujours cru que j'obtiendrais le nécessaire en échange de faveurs sexuelles.
Et surtout j'ai très longtemps confondu désir et amour.
Journal : l’histoire de mon coeur et de mon cul de Noémie de Lattre

Premièrement, c’est très drôle et Noémie se livre sans détours. Mais ce que j’ai trouvé vraiment bien foutu, c’est qu’elle débriefe son propre journal au fil de sa lecture. Et là, ça devient très intéressant.

Personne ne m'a parlé du plaisir sexuel animal de l'allaitement. Je n'en reviens pas. Cela dit, c'est logique. Dans un cas je suis tout à mon amour maternel, donnant à mon enfant un sein nourricier. Dans l'autre je suis en mode chagasse offrant à mon amant un nichon putassier. Mais peu importe la valeur symbolique que j'y mets, ça reste mon téton qui est sucé !

On assiste à la naissance de sa conscience et de son activisme féministe dans une démarche très personnelle (et souvent absolument universelle). Le journal d’une femme qui se bat et qui apprend à s’aimer et se connaitre.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La Reine de la Pipe
12 mars 2005
Merde ! Mais qu'est-ce que j'ai ? C'est quoi le problème ? J'ai une odeur ? Un truc horrible caché dans le vagin ou tatoué dans le dos qui fait fuir tous ceux qui s'approchent trop près ?


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Me voici donc, toute nue, toute véhémente, toute dérisoire. Voici les méandres de ma tête et de mon cœur. Voici ma pulpe, le bois dont je suis faite. »
PS : À ma famille, mes ex et à leurs parents : s'il vous plaît, ne lisez pas ce livre. Je vous aime