Sibérie ma chérie

Publié en 2012, ce carnet de voyage est un hymne d’amour de Sylvain Tesson à la Russie, et plus précisément, à la Sibérie et au peuple russe.

Ma dernière volonté sera d'être enterré sous un arbre. L'arbre poussera auprès de ma dernière cabane. Mon corps alimentera la sève qui pulsera dans le tronc et peut-être qu'un oiseau posé sur une branche poussera un trille qui ravira un vagabond égaré en ces lieux et le conduira vers ma cabane qui sera toujours ouverte au visiteur, à condition bien sûr qu'il ne passe jamais personne.
Sibérie ma chérie de Sylvain Tesson, illustrations de Bertrand de Miollis

Peu de textes, mais grâce aux photos, dessins et peintures de Thomas Goisque et Bertrand de Miollis on se sent immédiatement emporté par l’ivresse du voyage. Oui, en Sibérie, l’ivresse on connait ça.

Sibérie ma chérie de Sylvain Tesson, photographies de Thomas Goisque

Un très joli carnet de voyage ou le récit laisse la part belle aux images

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'ai marché dans les forêts de l'Extrême-Orient, dormi sur les grèves du Baikal, donné des conférences dans les universités du bassin de l'Amour, roulé à bicyclette sur le flanc sud du Caucase et monté des chevaux Orlov dans les plaines de Riazan. J'ai piloté des side-cars hors d'âge dans les bois de Carélie, visité les mines d'or des bords de la Léna, suis parti à la pêche avec des bûcherons de Bouriatie, sur les eaux de la Selenga où nagent les silures. À Moscou, un balayeur m'a ramassé dans une cour, ivre-mort. À Khabarovsk, dans le train, un Ouzbek m'a projeté à travers la vitre d'un compartiment et des voyous ont voulu me faire la peau dans les faubourgs d'Oulan-Oudé. Dans le Transsibérien, j'ai laissé les heures sans contours défiler plus lentement encore que le paysage. J'ai bu des tord-boyaux avec des anges à gueule de brutes, partagé du foie d'élan avec des coureurs de bois de Yakoutie et reçu les regards glacés de filles moscovites à qui j'avais osé adresser la parole. [...]


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Vingt ans que je voyage en Russie. J'y retourne avec obsession sans savoir très bien ce qui m'y porte. Vingt ans qu'on m'interroge sur cette fascination et vingt ans que j'échoue à toute explication. »
S.T.

Sylvain Tesson, Thomas Goisque et Bertrand de Miollis sillonnent la Russie depuis la chute de l'Union soviétique. Entre le Pacifique et l'Oural, ils ont parcouru des milliers de kilomètres à pied, à cheval, en engin blindé, en canot, à motocyclette et en raquettes à neige. Sylvain a vécu sur les bords du lac Baïkal dans une cabane d'ermite pendant six mois, recevant à l'occasion la visite de ses deux amis ; il en a tiré un récit, Dans les forêts de Sibérie.

Sibérie ma chérie est une déclaration d'amour à des terres méconnues où toutes les aventures sont possibles. Non, la Sibérie ne se réduit pas à une étendue de marais gelés, piquetée de goulags en ruine et de friches industrielles où divagueraient des moujiks qui se seraient ébroués du communisme historique pour s'acheminer vers l'alcoolisme. Ce livre donne à voir une Sibérie vaste, sauvage, libre et capable d'accès de douceur inattendus. Une terre où le voyageur n'est jamais à l'abri d'une belle rencontre : un ours brun, une escadre d'oies sauvages, un pêcheur à l'âme généreuse, une fillette nostalgique.

Ce carnet de voyage aux confins de la Russie fait vivre leur passion commune et redonne à lire quelques-uns des aphorismes dont Sylvain a parsemé ses nouvelles, récits et reportages, illustrés par les photos de Thomas et les peintures de Bertrand

L’axe du loup : de la Sibérie à l’Inde sur les pas des évadés du Goulag

En 1950 paraissait « À marche forcée », récit de l’évasion du Goulag de Slavomir Rawicz. Une fuite de Iakoutsk à Calcutta.

L’axe du loup : de la Sibérie à l’Inde sur les pas des évadés du Goulag de Sylvain Tesson

Malgré des doutes sur son authenticité, ce livre fascine Sylvain Tesson qui décide d’en refaire le trajet sans utiliser de moyens de transports motorisés, by fair means.

Le récit d’une longue marche, de rencontres, de faim et de froid, de douleurs et d’émerveillements comme un hommage à la soif de liberté

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Pendant huit mois, Sylvain Tesson a refait le long voyage de la Sibérie au golfe du Bengale qu'effectuaient naguère les évadés du goulag. Pour rendre hommage à ceux dont la soif de liberté a triomphé des obstacles les plus grands, seul, il a franchi les taïgas, la steppe mongole, le désert de Gobi, les Hauts Plateaux tibétains, la chaîne himalayenne, la forêt humide jusqu'à la montagne de Darjeeling. À pied, à cheval, à vélo, sur six mille kilomètres, il a connu ce qu'il a cherché de plein gré : le froid, la faim, la solitude extrême. La splendeur de la haute Asie l'a récompensé, comme les mots d'une très ancienne déportée heureuse de se confier à lui : «On a le droit de se souvenir.»

«Le récit de voyage qu'il a rapporté est plein d'intelligence, d'authenticité, d'âpreté et d'émotion, traversé de bonheurs d'écriture qui sont la patte d'un écrivain.»

Dans les forêts de Sibérie

Six mois isolé volontaire au bord du lac Baïkal, Sylvain Tesson se demande s’il a une vie intérieure.

Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson

Il boit seul ou lors de brèves rencontres, craint les ours et se réchauffe en attendant le dégel.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Assez tôt, j'ai compris que je n'allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m'installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie.
J'ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal.
Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j'ai tâché de vivre dans la lenteur et la simplicité.
Je crois y être parvenu.
Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à l'existence.
Et si la liberté consistait à posséder le temps ?
Et si la richesse revenait à disposer de solitude, d'espace et de silence - toutes choses dont manqueront les générations futures ?
Tant qu'il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu