Mon fils en rose

Camilla a un fils qui s’habille en rose depuis tout petit… Et alors ?

Elle raconte ici les difficultés et les joies qu’elle rencontre en Italie, avec la famille, les amis, l’école, les psy et les médecins, les groupes de personnes concernées, des sites spécialisées, des réseaux…

Je m'appelle Camilla et mon fils s'habille en rose.
Vous l'aviez surement déjà compris puisque c'est le titre de ce livre, mais voilà bien la question : pourquoi mon fils s'habille-t-il en rose ? Et surtout : pourquoi ce besoin d'écrire un livre sur pourquoi mon fils s'habille en rose ? Si vous avez un fils qui s'habille en vert ou en bleu, vous n'allez certainement pas en faire un livre. Mais ce qui est bizarre, c'est que même si votre fille s'habille en vert ou en bleu, vous n'allez pas écrire un livre là-dessus.
Disons-le franchement, tout le monde s'en fiche des couleurs que portent vos enfants. Sauf si c'est un garçon qui s'habille en rose.
Mon fils en rose de Camilla Vivian

Une mère qui tente d’accompagner au mieux son enfant en l’écoutant sans figer ses points de vues, en protégeant, en se renseignant et en évitant de projeter ses à priori. Et c’est probablement dans ses questionnements et ses remises en questions qu’elle touche au plus juste.

Bref, qu'est-ce qui nous fait croire qu'aujourd'hui, tout à coup, nos enfants font seulement des caprices et qu'est-ce qui nous autorise à les cataloguer comme de potentiels malades psychiatriques ? N'est-il pas plus simple de considérer qu'une variation de genre a toujours existé, et que des années de normalisation par la culture occidentale ont conduit à une simplification utilitariste, pourtant pas représentative de la réalité des choses ? Et s'il faut vraiment parler de maladie psychiatrique, les comportements dysphoriques ne seraient-ils pas tout bonnement la conséquence des pressions de la société extérieure, qui n'est pas disposée à renoncer à la normalisation et tend donc, pour simplifier, à réprimer plutôt qu'à accepter ce qui est différent ?

Un livre magnifique sur l’amour et le respect et qui, humblement, pose peut-être plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Et c’est probablement une de ses plus grandes qualités.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je m'appelle Camilla et mon fils s'habille en rose.
Vous l'aviez surement déjà compris puisque c'est le titre de ce livre, mais voilà bien la question : pourquoi mon fils s'habille-t-il en rose ?


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Camilla Vivian vit seule avec ses trois enfants. Federico, son deuxième fils, manifeste depuis l'âge d'un an et demi le désir d'être - aussi - une fille.
Elle choisit de ne pas l'en empêcher et d'être plutôt à l'écoute.
Elle se documente, lit, trouve sur internet des histoires similaires à la sienne et découvre l'existence de la dysphorie de genre, des enfants gender fluid, transgender, non-binaires et d'autres encore.
Avec détermination, délicatesse et ironie, Camilla Vivian raconte son propre cheminement à travers l'histoire de Federico, un petit garçon serein et conscient de sa différence, avec ses cheveux longs, ses habits et son vernis à ongles roses.
Elle évoque le quotidien de sa famille, à l'école et à la piscine, pendant les courses et les fêtes d'anniversaire, la pression sociale et familiale, tout en partageant ses propres doutes et interrogations

Vivons décomplexés

Dans la même ligne qu’un Fabcaro, Germain Huby observe ses contemporains dans toute leur petitesse et en rajoute quelques brouettes pour la caricature et l’absurde.

Vivons décomplexés de Germain Huby

C’est absolument jouissif et surréaliste. On y reconnait nos travers et grâce à l’amplification, on ose sourire en se disant bien que non, ce n’est quand même pas nous.

Difficile d’y coller des mots clés tant cette BD tire partout, avec quand-même cette « parole décomplexée » populiste clairement dans le viseur.

Brillant

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
À une époque où la parole se libère parfois à l'extrême, Germain Huby laisse ses personnages s'exprimer sans fard dans un registre absurde qui lui permet de décortiquer nos comportements.

Sexisme, racisme, harcèlement, posture pseudo-écolo, pandémie... tout y passe et en ressort décapé

Le crépuscule des idiots

Une fable sur la bêtise, la cruauté, la crédulité et la cupidité des singes (ça ne parle évidement pas de notre propre inhumanité) de Jean-Paul Krassinscky.

L’histoire de singes assoiffés de pouvoir et utilisant un Diou pour s’installer sur le trône

Le crépuscule des idiots de Jean-Paul Krassinsky

Et tout y passe, l’adoration, les tables de la loi, le blasphème, le patriarcat, la domination des femelles, les rivalités, les schismes, les adorateurs…

Une bande dessinée démonstration, magnifique et consternante !

Et ces singes dans l’espace, et la chienne Laïca et tous les autres animaux sacrifiés ? Quelle merde, quelle saloperie !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Certains humains sont bêtes comme des singes, dit-on. Mais il est des singes qui sont sots comme des humains. »

Où est le sens ? : les découvertes sur notre cerveau qui changent l’avenir de notre civilisation

Un des meilleurs pires essais que j’ai pu lire sur la fuite en avant de notre civilisation et l’origine de ses causes dans le fonctionnement de notre cerveau. Brillant !

Après Le bug humain qui se terminait d’une façon un peu désespérante sa conclusion semble encore plus sombre…

Où est le sens ? : les découvertes sur notre cerveau qui changent l’avenir de notre civilisation de Sébastien Bohler

… enfin, plus sombre selon la foi que l’on peut placer dans l’humanité.

Comment le cortex cingulaire essentiel à notre survie et à la réussite de l’humanité nous mène à notre propre perte, comment le sens est indispensable à nos vies et tous les dénis nécessaires à la survie dans cette chute aux compensations matérielles.

A lire absolument ! Comme tous ses livres

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L'humanité du XXIe siècle vit un cauchemar, mais nous avons une opportunité unique de nous réveiller.

Notre monde est ou bord de l'asphyxie. Les espèces vivantes s'éteignent, les calottes glaciaires se liquéfient, les eaux montent, la température grimpe. Demain, nous serons exposés à des pénuries, à des migrations climatiques, et devrons lutter contre de nouvelles pandémies.

Sommes-nous à ce point impuissants et résignés à périr ?

Certainement pas !

Une ressource insoupçonnée se trouve enfouie dans notre propre cerveau. Un centre nerveux appelé cortex angulaire nous pousse sans relâche à chercher du sens à nos existences. Cette quête de sens peut nous détourner de la croissance aveugle qui prépare notre perte.

Il s'agit de rééquilibrer notre cerveau en donnant la priorité à ce cortex cingulaire pour fonder une société basée sur la cohérence, la signification et le lien, qui nous motivera à moins produire et à ne plus consommer inutilement.

Ce centre cérébral est en chacun de nous. Depuis longtemps nous l'avions oublié. Aujourd'hui nous pouvons le réactiver !

Encyclopédie de la connerie ambiante

C’est pourtant le genre de livre qui me fait rigoler, un moment de détente aux toilettes, des petits articles courts, des travers qui nous font sourire… Mais là, non, c’est loupé.

Encyclopédie de la connerie ambiante de Samir Bouadi et Sébastien Dourver

Un pot pourri (vraiment !) de blagues pas drôles de vieux réacs qui mettent tout dans le même panier… Et hop, tous des cons : l’écriture inclusive, les végans, le foot, le web, les macronistes, les populistes, les clients de l’homéopathie, de la sophro ou de la téléréalité.

C’est suffisant et condescendant. Ben oui, nous, on est bien au dessus de ça, on a tout compris et on ne nous la fait pas !

Bouarf !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« La connerie est un sujet sérieux, pour ne pas dire grave. Un sujet trop grave pour être confié aux gens sérieux, tout comme la guerre, qui, pour Clemenceau, était un sujet trop sérieux pour être confié à des militaires.
Il semblerait que l'époque soit particulièrement fertile en connerie. Et ce pour une simple raison : jamais, dans l'histoire de l'humanité, les êtres humains n'ont eu accès à autant de savoir objectif, jamais elle n'a atteint un tel degré de maîtrise technologique et scientifique et, dans le même temps, jamais l'être humain n'aura autant douté de la science et de ses promesses.
Dans ce livre, tout le monde va en prendre pour son grade, du plus puissant au plus modeste.
Chers amis, nous vous proposons une petite promenade dans les allées ombragées d'une époque gavée à la niaiserie. »

Les couilles sur la table

Comme un état des lieux du féminisme actuel, vu par le prisme des masculinités.

Les couilles sur la table de Victoire Tuaillon

Et tout y passe, de l’intimité de la sexualité et du corps jusqu’au problématiques sociales ou éducationnelles en passant par la famille et la charge mentale, la violence, les relations de dominations et de soumission…

Et pour aller plus loin (ou plutôt pour remonter aux origines du projet), le podcast Les couilles sur la table

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Synthèse de deux ans d'interventions de chercheurs et de chercheuses, au cours du podcast éponyme, sur la masculinité et ses effets, la virilité ou encore le rapport des hommes à l'amour, à la domination et à la violence de genre

L’envie d’y croire : journal d’une époque sans foi

Même si je rejoins parfois l’autrice dans ses conclusions, de trop nombreux a-priori, présupposés et amalgames m’ont gâché le plaisir de cet essai et le font tomber dans une soupe un peu réac’ et c’était mieux avant.

L’envie d’y croire : journal d’une époque sans foi de Eliette Abecassis

Certes, les repères et la notion de foi se modifient, les religions s’adaptent et les positions se polarisent ou se désintéressent, les couples sont soumis à des stress nouveaux, les comportements culturels évoluent et les systèmes éducatifs peinent… Pour autant le portait de la société que brosse Éliette Abécassis me semble quelque peu caricatural

Mais bon, un essai est toujours matière à penser par soi-même et les préoccupations me semblent fort légitimes !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Ce journal de vie est le mien, celui d'une femme, d'une mère et d'une philosophe qui s'interroge. Comment vivre dans un monde où tout s'achète et tout se vend en un clic ? Un monde dont le seul but est de fabriquer des besoins ? Un monde sans foi ni loi, où on ne se pose plus la question de ce que l'on peut faire ou doit faire ?

L'envie d'y croire est une impulsion qui nous porte, nous élève, nous renforce. Souvent une intuition, parfois une conviction, mais surtout l'expression d'une foi en nous-même et envers les autres. Celle d'une philosophie de vie qui renoue avec le sens. »

Mes bien chères soeurs : désolée, ça sent le fauve, il est temps d’aérer

Il y a la rage, et à raison ! Un livre résolument féministe 4G (quatrième génération), qui appelle à l’union des femmes au travers de la sororité.

Mes bien chères soeurs de Chloé Delaume

Un livre auquel je n’adhère pas inconditionnellement et auquel il ne m’est justement pas demandé d’adhérer car celui-ci ne s’adresse pas aux hommes. Doux rêveur, j’aurais préféré un projet incluant.

Reste un très bon livre militant, affirmé dans ses constats et revendications. Parfois drôle, souvent révolté avec un projet pour lequel Chloé Delaume appelle à continuer à se battre !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Ceci est une adresse. Aux femmes en général, autant qu'à leurs alliés. Je vous écris d'où je peux. Le privé est politique, l'intime littérature. »

En France, la quatrième vague féministe a fait son entrée : non plus des militantes, mais des femmes ordinaires. Qui remettent en cause les us et les coutumes du pays de la gaudriole, où une femme sur dix est violée au cours de sa vie, et où tous les trois jours une femme est assassinée par son conjoint.

Dans ce court texte incisif qui prône la sororité comme outil de puissance virale, Chloé Delaume aborde la question du renouvellement du féminisme, de l'extinction en cours du patriarcat, de ce qu'il se passe, et peut se passer, depuis le mouvement #metoo

À un clic du pire : la protection des mineurs à l’épreuve d’Internet

Un essai sans complaisance par une auteur qui maîtrise le sujet. Un regard critique sur le monde du porn et ses dérives, l’arrivée des tubes et leur totale impunité, les conditions du milieu de cette industrie, les messages véhiculés, les dérives sociétales et, finalement l’impact sur la jeunesse et les ados.

À un clic du pire : la protection des mineurs à l’épreuve d’Internet de Ovidie
À un clic du pire : la protection des mineurs à l’épreuve d’Internet de Ovidie

Dans ce panorama, Ovidie cherche des solutions et propose un dialogue non moralisateur et vertueux pour tenter de préserver les plus fragiles.

Un livre à mettre entre toutes les mains !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En dix ans, l'humanité a regardé l'équivalent de 1,2 million d'années de vidéos pornographiques. 95 % de cette consommation passent par des sites de streaming gratuits détenus par des compagnies offshore aux pratiques obscures. Jamais l'accès au porno n'aura été aussi facile : des millions de contenus piratés sont à disposition de façon permanente, sans restriction d'âge, sans aucune forme de contrôle quant à la violence des contenus diffusés. La gratuité combinée à l'immédiateté du streaming fait de ces sites un moyen prisé pour accéder aux images explicites, tant par les adultes que... par les mineurs.

C'est pourquoi nous devons nous réapproprier le sujet, sans panique morale ni désir de censure, mais sans minimiser non plus l'influence de la porn culture. Il est temps pour nous tous d'en comprendre les rouages, de connaître ses moyens de diffusion, de la décoder et d'en évaluer l'impact sur notre rapport au corps et à l'Autre

Mortelle transparence

Ecrire un livre grand public sur la transparence des informations à l’heure numérique relève de la gageure. Les enjeux sont financièrement, politiquement, socialement, économiquement, individuellement, sociétalement (j’en passe) sont tellement vastes, importants, imbriqués et complexes qu’ils en deviennent abstraits tout en restant primordiaux.

Mortelle transparence de Denis Olivennes et Mathias Chichportich
Mortelle transparence de Denis Olivennes et Mathias Chichportich

Alors, à qui s’adresse ce livre qui tente de faire le tour de la question ? À toute personne un peu curieuse qui en ressortira fatalement dubitative. La vitesse des évolutions rend obsolètes les positions aussi rapidement que les spaghettis passent d’al dente à une bouillasse infâme.

Alors, autruche ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La transparence devient totale. Nos déplacements, nos achats, nos goûts, nos maladies, nos échanges, nos conversations : rien n'y échappe. Au bureau, des entreprises expérimentent des dispositifs enregistrant les conversations de leurs employés.

Une opération « suspecte » sur votre compte ? Votre banquier a l'obligation de vous dénoncer à une cellule anti-fraude. Vous souhaitez en parler à votre avocat ? Un juge d'instruction l'a peut-être placé sur écoute. Pour un entretien d'embauche, une visite approfondie des réseaux sociaux - ah les photos sur Facebook ! - est devenu un préalable.

Bientôt notre ADN sera séquencé de manière à ce que nos maladies soient prévisibles : les médecins s'en félicitent, les assureurs se frottent les mains.

Quand, au diktat de la transparence, s'ajoutent les effets pervers du progrès technique, c'est toute notre vie qui bascule.

Peut-on encore inverser le cours des choses ? Sommes-nous condamnés à l'autodestruction de cette société de libertés que nous avons mis tant de siècles à constituer ?

Big Data : le nouveau visage de Big Brother ?

Denis Olivennes et Mathias Chichportich analysent cette marche forcée et inconsciente vers une société soumise aux injonctions souvent absurdes d'une prétendue modernité