La brute et le divin

Voilà vraiment une très belle bande dessinée. Peut-être un peu caricaturale, mais intelligente, amusante, superbe et qui invite à la réflexion.

La brute et le divin de Léonard Chemineau

L’histoire de Eva qui plaque tout pour une mission sur une île déserte afin de réparer une station météorologique. Six mois en autarcie avec son chien, des poules et des conserves. L’occasion de passer par toutes la palette des émotions : le ras-le bol professionnel, l’exaltation, l’émerveillement, la contrariété, la colère, l’abattement… et

…Et ? C’est alors que l’histoire démarre vraiment avec un gros plan sur l’envers du décor de notre société.

Un magnifique album pour les jeunes… et même plus

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Mpf...
Nuit pourrie.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Eva, ingénieure dans une grande société, s'interroge sur le sens de son activité. Elle répond à une annonce concernant un poste sur une petite île déserte, perdue au milieu du Pacifique Sud. Sur place, elle devra réparer une station météorologique et tester la vie en autarcie avec pour seul compagnon, sa chienne, Puce. Une fois arrivée, elle découvre un endroit à la beauté époustouflante. Son désir de nature est comblé, elle s'attelle à sa tâche et découvre une nature foisonnante et des fonds marins plein de vie. Sur l'île, en plus de ses travaux quotidiens, elle arpente son environnement et en explore tous les recoins. Mais la vie en autonomie, sans aide, est-elle réellement possible ?  Et un tel endroit, encore préservé, peut-il échapper à la convoitise de la société de consommation ? Va-t-elle rester seule sur son île ? Jusqu'où Eva sera-t-elle prête à aller pour défendre ses convictions, et sa propre vie ?

Le jour des corneilles

Un jour des corneilles hallucinant et halluciné. Au milieu des forêts québécoises, vivent deux ermites, un père et son fils.

Ce même jour, tandis que le soleil finissait son déroulement en cieux, père, vaincu, vidangé de ses larmes, empoigna son herminette et commença d'usiner quelques planches. Il en forma une bière à dimension de mère puis, saisissant celle-ci une finale fois en ses bras, la déposa doucettement en cercueil. Enfin, portant sur échine mère emboîtée dans ce couche-mort, il chemina en forêt jusqu'au pied de la grande pruche, ainsi que j'en fus instruit bien après. Juste ci-dessous, de ses grosses mains, père approfondit un trou, qui accueillit bientôt mère en son repos durable. Par suite il rebroussa à la cabane, me trouvant bien établi sur paillasse et attendant sagement de prendre repas.
Le jour des corneilles de Jean-François Beauchemin

Suite à des « actes inqualifiables », le fils raconte sa vie dans un invraisemblable français. La mort de sa mère le jour de sa naissance, la douleur et la folie du père, leur vie loin de tous.

Je reste subjugué. Ravi et interloqué

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Nous logions, père et moi, au plus épais de la forêt, dans une cabane de billes érigée ci-devant le grand hêtre. Père avait formé de ses mains cette résidence rustique et tous ses accompagnements. Rien n'y manquait : depuis l'eau de pluie amassée dans la barrique pour nos bouillades et mes plongements, jusqu'à l'âtre pour la rissole du cuissot et l'échauffage de nos membres aux rudes temps des frimasseries. Il y avait aussi nos paillasses, la table, une paire de taboureaux, et puis encore l'alambic de l'officine, où père s'affairait à extraire, des branchottes et fruits du genièvre avoisinant, une eau-de-vie costaude et grandement combustible.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Sise au fin fond de la forêt, une cabane en rondins abrite deux êtres hallucinés : un colosse marqué par la folie et son fils. Orphelin de mère livré à lui-même, nourri dans ses premiers jours avec le lait d'une hérissonne trouvée morte, ce dernier se retrouve adulte devant un juge silencieux pour avouer des actes inqualifiables. Son témoignage l'amènera à révéler peu à peu, en toute ingénuité et dans une langue unique, l'incroyable histoire de sa vie comme le destin tragique de son père.

« Le Jour des corneilles est un roman d'amour halluciné, un ovni littéraire incendiaire qui brûle les yeux, tourneboule les sens et la morale. Ici, l'horreur flirte avec la grâce. »
Martine Laval, Télérama

Encabanée

Si Gabrielle a bien vécu 10 jours dans une cabane en plein hiver et coupée de tout, difficile de connaître la part authentique dans cette autofiction.

La lune illumine le désert blanc. Immense. Immortel. La cabane se tient là dans son ombre, comme un perce-neige. Assoupie dans la chaise berceuse, je rêve à Cerbère et me réveille en sursaut au son des glaçons qui tombent du toit et se fracassent en mille éclats. Je gagne mon lit de fortune au bord du poêle, et la souris dans le mur ne fait plus un bruit. Je suis dans de beaux draps, mais au moins, ce n'est pas un nid de laine minérale. L'ennemi a quitté son siège, mais des fantômes me tenaillent.
Encabanée de Gabrielle Filteau-Chiba

Reste que la plume est très belle, légère et amusée !

Je gagne la cabane tête baissée, comme un chien, la queue entre les jambes. Le miroir me renvoie un visage qui m'est étranger.
 - Miroir, ô miroir, dis-moi qui est la plus belle ?
 - T'avais une chance avant de te hacher le visage en deux.
 - Ça y est. Je parle toute seule.
Mon visage est un barbeau de couleurs blessées. Une prune fendue. Je retourne dehors. Boules de neige se tachent de sang une à une, me suivent comme les pierres de lune du Petit Poucet dans la forêt. Je ne pense ni au sang, ni aux coyotes, ni à ma défiguration. Je ne pense qu'à ma survie. Aussi que ma première erreur a été d'hésiter en hachant la glace.

Une jeune femme décide de quitter la société dans laquelle elle ne se reconnait plus. Et c’est cool, vraiment cool. Icy, même.

Le froid et la solitude comme obsession avec un fond éco-féministe plutôt bien vu

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'ai filé en douce. Saint-Bruno-de-Kamouraska, ce n'est pas la porte à côté, mais loin de moi le blues de la métropole et des automates aux comptes en souffrance.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Lassée de participer au cirque social qu'elle observe quotidiennement à Montréal, Anouk quitte son appartement pour une cabane rustique au Kamouraska, là où naissent les bélugas. Encabanée dans le plus rude des hivers, elle apprend à se détacher de son ancienne vie et renoue avec ses racines. Couper du bois, s'approvisionner en eau, dégager les chemins, les gestes du quotidien deviennent ceux de la survie. Débarrassée du superflu, accompagnée par quelques-uns de ses poètes essentiels et de sa Marie-Jeanne, elle se recentre, sur ses désirs, ses envies et apprivoise cahin-caha la terre des coyotes et les sublimes nuits glacées du Bas-Saint-Laurent.

Journal cru et trop intime d’une fille qui voulait se taper la terre entière

Glôdine est seule, depuis un peu trop longtemps. Elle veut changer ça !

Vous me croyez ?
Non évidemment, vous ne me croyez pas...
Bah, vous avez raison...
Plus la vie avance, plus j'apprends à accepter ce qu'elle m'amène, à savoir:
Pas grand-chose.
Je vis ma vie sans attendre de surprise.
Je mène ma barque, sans vraiment savoir où elle me mène.
D'ailleurs, je crois qu'elle se déporte.
Je ne me dis pas, par exemple, qu'après le ponton tout rafistolé à deux doigts de céder sous mon poids, je trouverai une belle plage de sable blanc bordant une mer aux reflets turquoise. Non, ça, je ne me le dis pas... ou plus.
J'ai arrêté.
Je n'attends rien de la vie.
Ça génère trop de frustrations.
Journal cru et trop intime d’une fille qui voulait se taper la terre entière de Sarah Treille Stefani

Ce livre est le journal de ses efforts pour rencontrer l’homme qui la serrera dans ses bras… Car bien sûr, ça ne sera pas aussi simple que ça.

J'en ai rien à foutre, je vais me faire des crêpes. Une razzia de crêpes au Nutella.
15 h 42
Les crêpes étaient malsaines.
Délicieusement malsaines.
Mon dieu, le pied que j'ai pris.

C’est drôle et piquant, ça sent le désespoir et les incompréhensions. Et comme une toxico en manque, Glôdine est prête à toutes les compromissions pour une dose de câlins

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Samedi 18 avril, 23 h 35
Je m'appelle Glôdine.
Alors non, c'est pas une blague.
Et oui, c'est un prénom.
Glôdine.
Bon okay.
C'est pas Glodine.
C'est...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Je fuis les hommes parce qu'ils ne m'aiment pas comme je voudrais qu'ils m'aiment. Avant, c était une stratégie pour qu'ils me courent après. Mais comme personne ne me rattrape jamais, maintenant, c'est une devise. »

Elle a 34 ans et elle s'appelle Glôdine.

Pas vraiment laideron mais un peu bougon, Glôdine est persuadée que son prénom lui porte la poisse avec les mecs qui la voient davantage comme une bonne pote que comme une target potentielle.

Un jour, Glôdine, passablement bourrée, retombe sur le carnet Diddle de ses 12 ans et décide de se lancer un défi : trouver l'homme de sa vie avant d'avoir noirci la dernière page du carnet.

Si c'est un échec, alors elle partira en transhumance estivale avec un troupeau de chèvres.

À travers ce récit cru et sans tabou, Sarah Treille Stefani nous fait entrer dans l'intimité d'une anti-héroïne qui ose tout.

Helvetic park

Imaginez une sorte de Koh-Lanta préhistorique au milieu du Jura, un parc d’attractions sans attractions, duquel il ne serait possible de sortir qu’au bout d’un an. Un stage d’une année de survie dans lequel il n’y aurait rien à gagner, si ce n’est peut-être, quelques kilos en moins.

Helvetic Park jour 30 :
Lucie malaxait la peau douce et rugueuse à la fois. Elle sentait l'organe se raidir et se ramollir sous ses doigts et soudain, le liquide blanc gicla par saccades. C'était son film porno du jour : essayer de traire la vache. De plus, il fallait viser dans la gamelle, ce qui était objectivement plus difficile que de viser les ennemis dans un jeu vidéo sur la Wii de Bertrand.
Helvetic park : une (pré)histoire de couple de Martina Chyba

Et c’est là que Martina Chyba dépose Lucie et Bertrand (et quelques autres…) pour d’aventureuses aventures aventurières.

Et c’est très, très drôle ! Alors, certes, la deuxième partie m’a peut-être un poil moins emballé, mais quel humour, quelles trouvailles.

L’occasion de rire de nos helvétitudes désarçonnées sous une plume très aiguisée !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Si vous ne connaissez pas la Suisse ce n'est pas grave, c'est juste un pays dans lequel on s'emmerde un peu plus qu'ailleurs.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La Suisse est un pays anesthésié par le confort et l'ennui. Plus personne ne sait ce que c'est que d'avoir faim, froid, peur ou envie de faire l'amour.

Un étrange milliardaire a donc créé le parc d'attraction ultime, dans lequel on ne va pas passer une journée mais une année. Il s'agit d'un lieu unique, permettant à l'homme moderne de retourner aux origines de lui-même.

Un couple en crise y entre pour repartir de zéro. Leurs expériences dans le parc dépasseront toutes leurs attentes !

Cela vous tente ? Allez-y, laissez à la consigne tout ce que vous avez accumulé en 3 500 000 ans d'histoire et redevenez un Homo sapiens comme à l'époque préhistorique. Vous saurez qui vous êtes, si votre mariage est solide, si votre corps fonctionne bien, si vous possédez l'instinct de survie, si vous êtes heureux et si vous êtes vraiment sapiens.

Vous pouvez aussi ne jamais en revenir.

Un bruit étrange et beau

Après 25 ans de retraite et de voeux de silence, un chartreux (non, pas le chat, le moine) se retrouve à voyager dans le vrai monde pour un bref séjour à Paris.

Un bruit étrange et beau de Zep

L’occasion d’une rencontre.

Une bande dessinée tendre, douce et introspective au rythme lent et poétique. Une grosse réussite !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Pas besoin de dire « Là ! Il y a un bouquetin ! »
Pas besoin de dire qu'il est magnifique...
Vivre dans le silence nous réduit à l'essentiel.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Depuis 25 ans, William fait partie de l'ordre religieux des Chartreux. Mais un héritage l'oblige à se rendre à Paris où il est confronté à son ancienne vie. Sa rencontre avec Méry, jeune femme atteinte d'une maladie incurable et décidée à profiter de ses derniers jours, bouleverse et interroge ses choix et ses certitudes.

L’oreille d’or

L’autrice est sourde d’une oreille. Un handicap chéri.

L’oreille d’or de Élisabeth Barillé

Dans cette autobiographie oxymore Élisabeth parle d’elle et de sa vie en déséquilibre sur cette particularité. C’est touchant, intime et surtout, c’est très bien écrit

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je finirai renversée sur une route. Voici comment se passeront les choses : un engin à moteur foncera sur ma gauche ; ce jour-là, sur cette nationale, cet innocent trottoir offrant ses rêveries au rêveur, il n'y aura personne pour saisir ma main, me tirer en arrière, aucun bon ange pour me servir d'oreille, aucun sauveur. Un vacarme de ferraille sera mon bûcher de malentendante.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Entendre, mais d'une seule oreille. Ne pas entendre comme il faudrait, donc, à l'école, en société, chez soi, mais entendre autre chose, souvent, entendre mieux, parfois. Dans ce récit intime, Élisabeth Barillé évoque son handicap invisible, malédiction et trésor, qui l'isole mais lui accorde aussi le droit d'être absente, le droit à la rêverie, au retrait, à la rétention, voire au refus. «Merci mon oreille morte. En me poussant à fuir tout ce qui fait groupe, la surdité m'a condamnée à l'aventure de la profondeur...»

Elle revient sur ce parcours du silence : sa vie d'enfant un peu à part, les refuges inventés, les accidents et les rencontres... De l'imperfection subie au «filon d'or pur», Élisabeth Barillé traverse l'histoire littéraire et musicale, dans une réflexion presque spirituelle.

Saïgon-Hanoï

Intéressante, cette BD. Vraiment !

Alors que la plupart des images sont reprises d’un reportage télé sur des GI’s vétérans qui retournent au Viêt Nam et que la quasi totalité de l’album se passe lors d’une conversation téléphonique dont on ne voit qu’un seul des deux correspondants… Ça fonctionne !

Saïgon-Hanoï de Cosey

Comment et pourquoi cet album fonctionne alors qu’il ne s’y passe rien ? Je ne comprends pas trop. Mais c’est peut-être là tout le talent de Cosey, le miracle de la BD, le fantastique pouvoir de suggestion de ce média… mais ça marche et c’est même un très bon album de Cosey.

Un tour de force !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Hello ?
...
Qui appelle ?
Felicity. Felicity Cosgrow. Je ne vous dérange pas ?


Le salon de massage

A la lecture de ce salon de massage, j’ai vraiment eu l’impression que Mazarine avait créé Souheila, lui avait donné un âge, un copain et un métier et s’était ensuite contentée de la regarder vivre…

… et entrer dans un salon de massage et…

Tout mon corps réagissait à ses mains calleuses dont j'aimai immédiatement la texture. Lorsqu'elle remonta le long de mes jambes vers mes fesses, je ne savais plus si j'espérais qu'elle s'y aventure ou si je le redoutais. Mon corps s'ouvrait et se détendait, mon esprit commençait à son tour à lâcher prise. Elle s'en tint au bas des fesses, puis au bas du dos. Rien dans son attitude ne laissait penser que son métier eût un aspect sexuel. D'ailleurs, il était bien noté sur une feuille imprimée et scotchée au mur que toute demande explicite serait sanctionnée par la loi. J'ignorais de quelle loi il s'agissait mais commençais à considérer que cette activité était tout à fait normale: masser était un métier à part entière, [...]
Le salon de massage de Mazarine Pingeot

Une Souheila qui semble vivre comme un bateau en papier qui descend le courant, se laissant porter, coincer, chahuter par les éléments.
Sur le chemin du retour, je laissai couler des larmes de rage et d'impuissance. Je ne savais plus ce que je faisais ni pourquoi. La gratuité de mon existence me sautait aux yeux. J'aurais pu sauter du pont de Tolbiac, mais même ça n'aurait pas eu de sens.

Une vie où même le désir, les rencontres ou les conflits ne semblent réussir à la toucher. Et pour qui ne se laisse pas toucher, quoi de mieux qu’entrer dans un salon de massage ?

« Chaque roman dit au lecteur : "Les choses sont plus compliquées que tu ne le penses." C'est la vérité éternelle du roman mais qui se fait de moins en moins entendre dans le vacarme des réponses simples et rapides qui précèdent la question et l'excluent. »
Milan Kundera, L'Art du roman
Un roman qui commence avec un épigraphe bien sympatoche !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je venais d'avoir 28 ans et un poste à Paris dans une école du XII arrondissement quartier tranquille dont l'ambiance me rappelait Nevers, là où j'ai commencé à enseigner. Je connaissais Paris pour y avoir fait mes études. Ce n'était pas nouveau pour moi, je n'y débarquais pas comme une provinciale apeurée ou au contraire curieuse de tout et qui va au-devant du danger. J'avais aimé la province bien plus que je ne l'avouais à mes amies ou à mon compagnon. Secrètement j'en nourrissais une nostalgie qui me donnait un air blasé, un air de Parisienne.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Tout va bien pour Souheila. Ou, plus exactement, rien ne va mal. Alors, qu'est-ce qui la pousse à entrer dans ce salon de massage thaïlandais à deux pas de chez elle qu'elle n'avait jamais remarqué ? Et pourquoi n'en parle-t-elle pas à Rémi, l'homme avec qui elle partage sa vie ? C'est la question à laquelle elle va devoir répondre quand un scandale éclate, qui met au coeur de l'attention le salon de massage et ses clientes.

Souheila, plus à l'aise dans l'ombre et les interstices, se voit contrainte de se rapprocher de ces femmes avec lesquelles elle ne partage rien, si ce n'est d'avoir été victime des mêmes trafiquants. Mais être victime est-il suffisant pour créer des liens ? C'est pourtant par le biais de ce petit groupe que Souheila rencontre un homme qui va bouleverser le cours de son existence, l'obligeant à faire des choix, elle qui s'en remettait au hasard.

Avec une plume saillante et un humour mordant, Mazarine Pingeot s'attaque ici aux sujets les plus brûlants de notre époque

Ex-libris

Attiré par le côté très « graphique » de la couverture, j’ai trouvé une bande-dessinée tout à fait atypique. Un mélange entre hommage et escape-game constamment à la limite de la folie.

Ex-libris de Matt Madden

Tout débute en caméra subjective, en incarnant une personne qui se retrouve dans une pièce avec une bibliothèque pleine de bandes-dessinées. Et c’est en les ouvrant, qu’à la manière d’un jeu de piste, cet ex-libris guidera son personnage.

Une BD qui n’est pas sans rappeler La mystérieuse flamme de la reine Loana d’Umberto Eco, où Yambo, un libraire antiquaire amnésique, se retrouvait dans le grenier d’une maison d’enfance à relire les BD de sa jeunesse en Italie fasciste.

Une plongée assez subtile (même si parfois un peu répétitive), pleine d’hommages aux grands noms de la littérature et de la bande dessinée

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un mystérieux personnage se trouve dans une petite pièce, avec pour seul mobilier un lit, un tapis et une bibliothèque pleine de bandes dessinées dont il entreprend la lecture. À mesure qu’il passe d’un ouvrage à l’autre, les styles de dessin et les histoires se succèdent, nous plongeant dans différents univers graphiques et narratifs. L’atmosphère se fait de plus en plus inquiétante, d’autant que certains livres semblent contenir des messages secrets… Après « 99 exercices de style », Matt Madden se livre ici à un nouvel exercice d’influence oubapienne, nous proposant un méta-récit truffé de références aux mondes de la bande dessinée et de la littérature. « Ex–libris » rend ainsi hommage à des auteurs comme Jorge Luis Borges, Julio Cortázar, Vladimir Nabokov ou encore Italo Calvino dont la nouvelle « Si par une nuit d'hiver un voyageur » a d’ailleurs inspiré ce livre. Matt Madden signe avec « Ex–libris » une bande dessinée labyrinthique qui se joue des frontières entre le réel et l’imaginaire