Ex-libris

Attiré par le côté très « graphique » de la couverture, j’ai trouvé une bande-dessinée tout à fait atypique. Un mélange entre hommage et escape-game constamment à la limite de la folie.

Ex-libris de Matt Madden

Tout débute en caméra subjective, en incarnant une personne qui se retrouve dans une pièce avec une bibliothèque pleine de bandes-dessinées. Et c’est en les ouvrant, qu’à la manière d’un jeu de piste, cet ex-libris guidera son personnage.

Une BD qui n’est pas sans rappeler La mystérieuse flamme de la reine Loana d’Umberto Eco, où Yambo, un libraire antiquaire amnésique, se retrouvait dans le grenier d’une maison d’enfance à relire les BD de sa jeunesse en Italie fasciste.

Une plongée assez subtile (même si parfois un peu répétitive), pleine d’hommages aux grands noms de la littérature et de la bande dessinée

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Un mystérieux personnage se trouve dans une petite pièce, avec pour seul mobilier un lit, un tapis et une bibliothèque pleine de bandes dessinées dont il entreprend la lecture. À mesure qu’il passe d’un ouvrage à l’autre, les styles de dessin et les histoires se succèdent, nous plongeant dans différents univers graphiques et narratifs. L’atmosphère se fait de plus en plus inquiétante, d’autant que certains livres semblent contenir des messages secrets… Après « 99 exercices de style », Matt Madden se livre ici à un nouvel exercice d’influence oubapienne, nous proposant un méta-récit truffé de références aux mondes de la bande dessinée et de la littérature. « Ex–libris » rend ainsi hommage à des auteurs comme Jorge Luis Borges, Julio Cortázar, Vladimir Nabokov ou encore Italo Calvino dont la nouvelle « Si par une nuit d'hiver un voyageur » a d’ailleurs inspiré ce livre. Matt Madden signe avec « Ex–libris » une bande dessinée labyrinthique qui se joue des frontières entre le réel et l’imaginaire

On était des loups

Bienvenue dans le grand nord canadien. Enfin… Bienvenue n’est pas forcément le bon terme. Ici, tout est dur, froid, inhospitalier. La nature, faune, éléments et même les rares humains qui s’y accrochent.

Ce qui m'a semblé bizarre c'est quand on est arrivés. On avait dû garder un sacré rythme parce qu'il faisait encore jour donc le problème ne tenait pas à la lumière mais je ne trouvais pas ce qui merdait. Quand on est sortis des bois pour traverser le champ en haut de la maison j'ai compris ce que c'était et c'était qu'Aru ne m'attendait pas.
On était des loups de Sandrine Collette

On était des loups est certes un magnifique nature-writing qui m’a souvent rappelé Jack London, mais aussi un très beau livre sur l’humain. Seul face à ses décisions, sa morale, ses engagements.

Je suis en colère contre la terre la vie le monde, et le monde je jure je lui ferai la peau. La peau du monde je la tendrai sur un cadre, je la raclerai jusqu'à la dernière miette de sa chair et je l'exposerai devant chez moi pour que l'on sache ce qui se passe quand on me fait du mal. La peau du monde ce sera mon trophée, je la brandirai comme on brandit un crâne, je l'assécherai comme on sèche un cœur ce sera un lambeau une squame une toile et sur cette toile je réécrirai quelque chose avec le sang de mes veines avec le sang de ma haine, la peau du monde ce sera mon vêtement.

Un homme fou de colère, son fils de cinq ans et deux chevaux (les gros) au milieu des terres hostiles

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
C'est la nuit je regarde l'enfant qui dort. Un tout petit enfant, il ne sait rien du monde, il ne sait rien faire. Un enfant ce n'est pas fait pour la vie, cette vie-là je veux dire qui est immense et brutale devant lui devant nous.
La vie qui.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ce soir-là, quand Liam rentre des forêts montagneuses où il est parti chasser, il devine aussitôt qu'il s'est passé quelque chose. Son petit garçon de cinq ans, Aru, ne l'attend pas devant la maison. Dans la cour, il découvre les empreintes d'un ours. À côté, sous le corps inerte de sa femme, il trouve son fils. Vivant.

Au milieu de son existence qui s'effondre, Liam a une certitude : ce monde sauvage n'est pas fait pour un enfant. Décidé à confier son fils à d'autres que lui, il prépare un long voyage au rythme du pas des chevaux. Mais dans ces profondeurs, nul ne sait ce qui peut advenir. Encore moins un homme fou de rage et de douleur accompagné d'un enfant terrifié.

Dans la lignée de Et toujours les Forêts, Sandrine Collette plonge son lecteur au sein d'une nature aussi écrasante qu'indifférente à l'humain. Au fil de ces pages sublimes, elle interroge l'instinct paternel et le prix d'une possible renaissance

Femme de Vitruve

Nora et Simone, deux très belles et très jeunes femmes, parfaites ! Au pire, il serait toujours possible d’effectuer quelques éventuelles retouches d’un petit coup de bistouri. Deux objets lucratifs, vitrines publicitaires ou escorts, des pièces de valeurs. Mais elles ? Qui sont-elles ?

Non, elle ne prend plus ses médicaments, et alors? Depuis qu'elle a jeté sa prescription à la toilette, Nora passe ses journées à réfléchir à la meilleure façon de se suicider. Elle visualise son corps tomber du haut d'une tour. Elle imagine le bruit que ferait son squelette en se fracassant contre l'asphalte, après une chute interminable. Femme de Vitruve dans un cercle de sang.
Femme de Vitruve de Sara Lazzaroni

Un livre qui n’est pas sans rappeler ceux de Nelly Arcan, avec des questionnements similaires sur le corps, la beauté, sa marchandisation et… le sens de tout ça.

Et même si j’ai parfois eu de la peine avec le passage entre les deux protagonistes et que leur tardive rencontre m’a quelque peu frustré, ce duo décrit parfaitement notre système économique implacable aux victimes dont l’obsolescence est programmée

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Nue devant la glace, Simone inspecte son profil gauche, le plus faible, celui qui n'est pas photogénique. Son regard descend le long du flanc. Un peu de graisse s'est accumulée sous le nombril. Un relief tendre et lisse est apparu, enflé tel un fruit mûr. Simone tire sur la peau pour faire saillir la structure du bassin. Voilà, comme ça c'est bien, tout à l'intérieur des os.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Simone et Nora travaillent pour une agence spécialisée en lancement de produits. Elles en font secrètement la promotion en fréquentant des lieux publics où elles sont susceptibles d’être vues du plus grand nombre. Ces geishas nouveau genre ne se connaissent pas, mais elles se croiseront aux portes d’un ascenseur, là où se joue leur sort.
Avec un style vivant, précis et sobre, Sara Lazzaroni déterre ce qui enfoui sous les apparences, ce qui se cache derrière la solitude une toutes les caméras, toutes les lumières éteintes

Sibérie ma chérie

Publié en 2012, ce carnet de voyage est un hymne d’amour de Sylvain Tesson à la Russie, et plus précisément, à la Sibérie et au peuple russe.

Ma dernière volonté sera d'être enterré sous un arbre. L'arbre poussera auprès de ma dernière cabane. Mon corps alimentera la sève qui pulsera dans le tronc et peut-être qu'un oiseau posé sur une branche poussera un trille qui ravira un vagabond égaré en ces lieux et le conduira vers ma cabane qui sera toujours ouverte au visiteur, à condition bien sûr qu'il ne passe jamais personne.
Sibérie ma chérie de Sylvain Tesson, illustrations de Bertrand de Miollis

Peu de textes, mais grâce aux photos, dessins et peintures de Thomas Goisque et Bertrand de Miollis on se sent immédiatement emporté par l’ivresse du voyage. Oui, en Sibérie, l’ivresse on connait ça.

Sibérie ma chérie de Sylvain Tesson, photographies de Thomas Goisque

Un très joli carnet de voyage ou le récit laisse la part belle aux images

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'ai marché dans les forêts de l'Extrême-Orient, dormi sur les grèves du Baikal, donné des conférences dans les universités du bassin de l'Amour, roulé à bicyclette sur le flanc sud du Caucase et monté des chevaux Orlov dans les plaines de Riazan. J'ai piloté des side-cars hors d'âge dans les bois de Carélie, visité les mines d'or des bords de la Léna, suis parti à la pêche avec des bûcherons de Bouriatie, sur les eaux de la Selenga où nagent les silures. À Moscou, un balayeur m'a ramassé dans une cour, ivre-mort. À Khabarovsk, dans le train, un Ouzbek m'a projeté à travers la vitre d'un compartiment et des voyous ont voulu me faire la peau dans les faubourgs d'Oulan-Oudé. Dans le Transsibérien, j'ai laissé les heures sans contours défiler plus lentement encore que le paysage. J'ai bu des tord-boyaux avec des anges à gueule de brutes, partagé du foie d'élan avec des coureurs de bois de Yakoutie et reçu les regards glacés de filles moscovites à qui j'avais osé adresser la parole. [...]


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Vingt ans que je voyage en Russie. J'y retourne avec obsession sans savoir très bien ce qui m'y porte. Vingt ans qu'on m'interroge sur cette fascination et vingt ans que j'échoue à toute explication. »
S.T.

Sylvain Tesson, Thomas Goisque et Bertrand de Miollis sillonnent la Russie depuis la chute de l'Union soviétique. Entre le Pacifique et l'Oural, ils ont parcouru des milliers de kilomètres à pied, à cheval, en engin blindé, en canot, à motocyclette et en raquettes à neige. Sylvain a vécu sur les bords du lac Baïkal dans une cabane d'ermite pendant six mois, recevant à l'occasion la visite de ses deux amis ; il en a tiré un récit, Dans les forêts de Sibérie.

Sibérie ma chérie est une déclaration d'amour à des terres méconnues où toutes les aventures sont possibles. Non, la Sibérie ne se réduit pas à une étendue de marais gelés, piquetée de goulags en ruine et de friches industrielles où divagueraient des moujiks qui se seraient ébroués du communisme historique pour s'acheminer vers l'alcoolisme. Ce livre donne à voir une Sibérie vaste, sauvage, libre et capable d'accès de douceur inattendus. Une terre où le voyageur n'est jamais à l'abri d'une belle rencontre : un ours brun, une escadre d'oies sauvages, un pêcheur à l'âme généreuse, une fillette nostalgique.

Ce carnet de voyage aux confins de la Russie fait vivre leur passion commune et redonne à lire quelques-uns des aphorismes dont Sylvain a parsemé ses nouvelles, récits et reportages, illustrés par les photos de Thomas et les peintures de Bertrand

Survivante

Journal d’une rupture et de la fin du monde dans le jura. Douches froides, conserves et coupe de bois au programme.

Quel est le con qui a tiré la prise universelle?
Je mets cette phrase au masculin, sciemment, car de mon point de vue, partial mais scientifiquement étayé, le faiseur d'apocalypse ne peut être qu'un homme. D'ailleurs, il s'appelle Patrick, ou Bob, ou Jacques. Et quand Patrick/Bob/Jacques fait planter à la fois Internet et l'électricité, il ne dit pas oups ou merde, et encore moins désolé!, il dit un truc du genre: «Mais qui m'a flanqué un système pareil !? »
Survivante de Julie Guinand

C’est tendre et doux, tout Doubs dans un récit plein d’autodérision. Mais d’ailleurs, de qui se moquer d’autre que soi-même quand on est seule au monde ?

Vraiment seule ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
jour 1
La lumière s'éteint d'un coup. Sans grésillement ni aucune sorte d'hésitation, le salon passe du jaune au noir. Je pose mon livre, puis étends le bras. Par réflexe plus que par optimisme, j'appuie sur le bouton de la lampe de chevet, clic-clic-clic. Rien. L'ampoule semble déjà froide sous la pulpe de mes doigts.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
J'ai parfois imaginé des scénarios de fin du monde, en me demandant comment je réagirais, quelles forces nouvelles je me découvrirais, à quelles actions mon instinct de survie me pousserait. Je m'attendais à beaucoup de choses : l'état de choc et l'hébétude qui s'ensuit, le froid, le silence, la peur, le manque. Je m'attendais à beaucoup de choses, mais pas à ça : j'ai dans le ventre les mêmes papillons que lors de mon premier coup de foudre amoureux.

Dans ce roman, un journal de fin du monde sur les bords du Doubs, Julie Guinand transpose en toute sobriété le thème universel de la reconstruction de soi après une rupture, avec une belle inventivité et un humour salvateur

Tous les arbres au-dessous

Après avoir découvert Antoine Jaquier avec le sombre Ils sont tous morts, je continue avec cette exploration post-apocalyptique gore et hallucinée.

Rétrospectivement, c'est à tous les niveaux que nous avions été mauvais - de la racine jusqu'aux feuilles de l'humanité. Les gamins en sont les bourgeons qui payent l'addition de leur personne et je ne parle même pas des générations suivantes qui ne verront pas le jour.
Tous les arbres au-dessous de Antoine Jaquier

Suite à un grand effondrement des sociétés, Salvatore se réfugie dans son abri survivaliste au milieu d’une forêt dans les Vosges. Mais peut-on rester seul au monde ? Arrivent alors Mira et Alix et…

Un récit à la recherche de soi et des autres dans un monde ultraviolent et dévasté

Heureusement, il y a des drogues ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Dix bornes me séparaient de la première habitation. Hurler au ciel m'avait bien éclaté, surtout la nuit, puis je m'étais habitué.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Récit survivaliste digne des grandes heures de l'anticipation française, un Robinson Crusoé post apocalyptique qui nous invite à repenser la nature.

Retranché dans une ferme isolée du massif vosgien, Salvatore a parfaitement anticipé la fin inéluctable de notre civilisation.

Il s'est minutieusement préparé à la survie en autarcie. Mais après trois ans de solitude, son chemin croise celui d'autres survivants...

Ceci n’est pas un roman érotique

Après le jubilatoire et très érotique Il est 14h, j’enlève ma culotte, Zoé Vintimille propose un journal / bio / autofiction / roman (que sais-je et qu’importe). Une histoire de femme, sans pudeur mais pas forcément impudique.

Écrire
En rentrant chez elle, en fin de journée, elle se met à écrire. Les premiers mots qu'elle pose sont pour raconter la rencontre qui vient d'avoir lieu, les pieds dans l'eau, comme elle avait l'habitude de le faire par le passé avec chaque homme qui entrait dans sa vie.
Elle a toujours pris des notes, avant, sur ses rencontres avec les hommes. Au début sans autre but que de poser un peu de distance avec ce qui venait de se vivre, et pour se souvenir aussi, d'une phrase dite, d'une odeur, d'un détail, d'une sensation physique particulière éprouvée pendant le sexe. Et puis, également, ce besoin de faire récit, d'être bien certaine, en le figeant par des mots, que ce qui a eu lieu a vraiment eu lieu.
Ceci n’est pas un roman érotique de Zoé Vintimille

Alors que les premiers courts chapitres parlent d’«elle», elle laisse finalement tomber la distance et se met à écrire «je». Comme un besoin de cesser de se regarder, l’urgence de vivre et d’être présente.

Serais-je en train de tomber amoureuse? Est-ce que je suis capable de tomber amoureuse d'un homme qui n'a qu'un livre dans sa chambre, et qui de son propre aveu ne l'a lu qu'à demi? Je me dis petite saleté d'intello qu'est-ce que tu es snob.

Une femme, sa découverte de la sexualité, un mariage, des enfants… et tout s’emballe rien ne se maîtrise, la vie bouscule. Le sexe, l’amour… plus rien n’est clair

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Elle naît à 18h45, une dizaine de minutes avant son frère et deux bons mois avant terme. Elle est donc biologiquement l'aînée, mais il paraît que, concernant les naissances gémellaires, une sombre coutume attribuerait au second-né le bénéfice du droit d'aînesse.
Absurde.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Elle rencontre le sexe assez tard, si l'on tient en considération les statistiques établies. Vingt et un ans. Elle traînait cette virginité comme un boulet, rêvait d'entrer enfin dans la vraie vie, de découvrir le frisson, mais, rien à faire, ça ne venait pas. Il a bien fallu qu'elle prenne les choses en main. »

Partant d'une blessure amoureuse, la narratrice dévide sa vie et remonte au plus loin qu'elle peut, retraçant la façon dont elle a construit son rapport au sexe et à l'amour. Et comment elle s'y est révélée autant qu'enfermée. Joyeux, excitants, dérangeants, les tableaux tirés de son expérience racontent la vie d'une femme d'aujourd'hui : mère célibataire chahutée, quarantenaire qui revendique ses choix, sa sexualité et son goût des histoires

Une vie comme neuve

Voilà une bien curieuse vie comme neuve, qui m’a dérouté, intrigué et perdu sur de fausses pistes tant je ne savais pas où le Georges voulait amener ce guère sympathique Dudon qui, suite à un grave accident, trouve l’opportunité de commencer une toute nouvelle vie.

Tout se joua en un quart de seconde. Il avait dit, avec une fausse désinvolture, en glissant sur les syllabes : 
 ...j'étais seul dans l'auto...
Or ce n'était pas vrai. S'il n'avait pas mis Dudon en garde, celui-ci ne se serait peut-être aperçu de rien. Mais, depuis que Lacroix-Gibet était entré dans la chambre, il guettait ses mots un à un et ceux-là, justement parce que débités trop vite, trop légèrement, firent naître une image dans son esprit. Il n'était pas seul dans son auto. A côté de lui, Dudon en était sûr, très près de lui, se trouvait une femme qui portait un chapeau clair, probablement blanc, et que Dudon n'avait pas revue parmi les gens qui piétinaient autour de lui, tandis qu'il était étendu par terre. 
Il ne protesta pas, ne dit rien. Il eut seulement un sourire à la fois amusé et complice. Ce sourire n'échappa pas au conseiller municipal, qui garda un moment de silence.
Lorsqu'il ouvrit à nouveau la bouche, ce fut pour prononcer
 - Vous voyez ce que je veux dire ?
 - Je vois.
Une vie comme neuve de Georges Simenon

Mais peut-on changer de vie ? Nos anciens démons, nos culpabilités, nos vices et toutes nos petites pourritures peuvent-elles disparaître par enchantement ?

Un livre qui pose plus de questions que Maigret n’aurait bien pu résoudre dans ses enquêtes. Un Simenon sans inspecteur, mais qui fouille dans les turpitudes des âmes

Le 73e roman dur de Simenon

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Maurice Dudon, un étrange personnage qui mène une vie de cloporte, est renversé par une voiture. L'homme qui la conduisait l'installe à ses frais dans une clinique. Confié à Anne-Marie, une charmante infirmière qu'il épouse, il connaît un destin nouveau.

Magasin général, tomes 1 à 3 : Marie ; Serge ; Les hommes

A notre-Dame-des-Lacs, un petit bled paumé du Québec dans les années 20, Félix Ducharme, l’épicier du village est mort laissant sa femme seule.

Marie devra reprendre en main le commerce, les clients exigeants et mauvais payeurs dans une ambiance très religieuse.

Magasin général, tome 1 : Marie de Régis Loisel et Jean-Louis Tripp

Et arrive un étranger sur une moto, coincé dans le village par la neige et accueilli par Marie. Mais voilà… qu’en dira-t-on ?
Passé un accueil mitigé, tout le village tombe d’accord finalement pour lui trouver des qualités, d’autant qu’il fut vétérinaire et qu’il cuisine divinement et fini par ouvrir le premier restaurant dans l’épicerie avec Marie.

Magasin général, tome 2 : Serge de Régis Loisel et Jean-Louis Tripp

Les liens se tissent et Marie n’est pas insensible au charme du nouveau venu mais voilà que débarquent les hommes à la fin de l’hiver, accompagnés de leur virilité toxique !

Magasin général, tome 3 : Les hommes de Régis Loisel et Jean-Louis Tripp

Une bande dessiné assez fine sur la vie rurale et ses règles sociales, les amours impossibles, les jalousies…

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Marie
Je m'appelle Félix Ducharme
Je suis né ici à Notre-Dame-des-Lacs, au Québéc

Serge
Bonjour Madame.
Oh... B... Bon matin Monsieur.

Les hommes
... Euh...
On va pouvoir commencer !...


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
1. Dans les années 1920, dans un village du Québec rural, l'histoire de Marie, jeune veuve héritière du principal commerce général, qui retrouve le bonheur auprès d'un étranger fraîchement débarqué dans la petite communauté

2. Dans les années 1920, dans un village du Québec rural, l'histoire de Marie, jeune veuve héritière du principal commerce général, qui retrouve le bonheur auprès de Serge, un étranger fraîchement débarqué dans la petite communauté. Dans cet épisode, Serge entreprend d'ouvrir un restaurant

3. Les hommes de Notre-Dame-des-Lacs reviennent de leur campagne d'hiver. Comment vont-il réagir face à ce Serge venu de France qui s'est mis en tête d'ouvrir un restaurant à côté du magasin de Marie ?

S’enfuir : récit d’un otage

Cette bande dessinée est un vrai coup de force ! Il ne s’y passe rien, page après page on revit le même jour absurde. Et pourtant, elle est impossible à reposer.

S’enfuir : récit d’un otage de Guy Delisle

Christophe André faisait partie de M.S.F lorsqu’il a été pris en otage en Tchétchénie en 1977. Cet album relate sa captivité.

Un huis clos dans plusieurs lieux successifs. Seul dans une chambre. Menotté, au radiateur, au lit, à un anneau au sol. Seul avec un geôlier venant le nourrir deux fois par jour. Seul

L’histoire d’une captivité arbitraire, sans savoir, sans information, sans perspective, seul

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
C'est dans la nuit du premier au deux juillet que je me suis fait kidnapper.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En 1997, alors qu'il est responsable d'une ONG médicale dans le Caucase, Christophe André a vu sa vie basculer du jour au lendemain après avoir été enlevé en pleine nuit et emmené, cagoule sur la tête, vers une destination inconnue. Guy Delisle l'a rencontré des années plus tard et a recueilli le récit de sa captivité un enfer qui a duré 111 jours. Que peut-il se passer dans la tête d'un otage lorsque tout espoir de libération semble évanoui ?