Minuscule folle sauvage

Vous ne connaissez rien aux troubles de la personnalité borderline, la dépression, les phobies…? Ou alors, vous en savez un peu quelque chose… Qu’importe. Ce livre est parfait.

Avec plein de douceur et de poésie graphique minimaliste, Pauline de Tarragon nous invite dans sa vie, son enfance, sa jeunesse et son adolescence. Ses difficultés et ses accomplissements.

Minuscule folle sauvage de Pauline de Tarragon

C’est beau, intime et très touchant

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'ai observé le trou de ma tête.
J'y ai jeté quelques cailloux pour évaluer la profondeur.
Ça n'a pas fait de bruit, je n'ai pas compris.
Alors j'ai sauté.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Qu`est-ce que je vaux si je suis seule ? Ai-je le droit de disparaître dans la forêt ? A quel moment puis-je décréter que je suis folle ? Dans son premier roman graphique, Pauline de Tarragon nous ouvre les portes de son laboratoire privé, celui dans lequel elle concocte des potions pour comprendre, réparer et survivre. C`est avec humour et poésie que l`autrice nous livre un monologue intime qui touchera en plein cœur les introverti.es, les inadapté.es, les phobiques aussi bien du vide que du trop-plein, et les tristes de naissance. Ce petit bijou minimaliste, plein d`humour et de sensibilité, vous fera passer du rire aux larmes.

Les suicidés

Juliette est aussi indolente qu’Émile est nerveux. Elle fugue avec lui à Paris. Pourquoi ? L’aime-t-elle ? … peut-être ne le sait-elle même pas vraiment.

Le patron le reconnut, questionna :
 - Un rhum ? 
 - Deux. Et de quoi écrire. 
Il n'y avait qu'une table, dans un coin. Il y installa sa compagne, devant une feuille de papier, et dicta : 
« Mes chers parents, Ne me faites pas rechercher. Je suis heureuse. Si on essayait de me ramener à la maison, je me tuerais... »
Elle écrivit, sans le regarder. Il frémissait. Chaque mot tracé sur le papier était une nouvelle victoire. Il eut une inquiétude, la dictée finie, quand il vit la plume s'abaisser à nouveau sur la feuille. 
« Pardon, papa », ajouta-t-elle.
Les suicidés de Georges Simenon
Un roman dur plutôt psychologique sur l’échappée à Paris de deux jeunes maladroits.

« C'est sa faute ! » se disait Bachelin en se faufilant entre les ménagères qui entouraient les petites charrettes où s'entassaient, dans un soleil fluide, des légumes acides et des fruits fragiles comme le précoce printemps. 
Le regard rempli des images bariolées de la rue, il corrigeait aussitôt : 
« En tout cas, ce n'est pas la mienne ! »

Le 11e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Juliette traversa la rue à pas précipités, comme elle le faisait chaque soir en quittant Bachelin, et déjà, avec des gestes que la peur rendait maladroits, elle fouillait son sac à main, atteignait le seuil, faisait cliqueter la clef contre la serrure.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Juliette parle peu. Elle a le regard fixe et se laisse emmener. Elle n'a jamais dit "Non !". Ni à sa mère trop effacée ni à son père qui la couve d'un amour sans génie. Dès lors, pourquoi ne pas suivre le jeune Émile Bachelin ? Pourquoi ne pas prendre le train ?

Les sœurs Lacroix

Un sombre huis clos se déroule depuis de nombreuses années dans la maison des sœurs Lacroix. Une histoire de secret de famille bien glaucasse où tout le monde paye le prix. Fort !

 - Je ne sais pas ce qui arrivera à ce moment, ni ce que vous direz de moi... D'autres en parleront...
Il souriait, désabusé. Et Sophie, dans sa chambre, frappait de grands coups contre la cloison.
 - Bon! Compris... cria-t-il. D'ailleurs, j'ai fini...
Le sang aux joues, il avait plusieurs fois passé la main dans ses cheveux en désordre.
 - Bonsoir, Mathilde... Dors !.... Ou plutôt essaie de dormir...
» Je ne suis pas dupe de ton silence, va! Je ne comprends même plus, maintenant, comment j'ai pu envisager de vous entraîner tous avec moi... »
Elle se retourna bruyamment et il se tut, resta encore un moment assis sur son lit, puis s'enfonça peu à peu dans les draps.
Il avait oublié d'éteindre la lumière. C'est Mathilde qui le fit, après avoir attendu un certain temps pour s'assurer que c'était bien fini.
Les sœurs Lacroix de Georges Simenon

Tout est clair dès le début, il suffit de regarder tranquillement la haine, l’incompréhension et la jalousie faire leurs chemins.

Un tout grand roman noir gluant

Le 29e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
- ... pleine de grâce, le Seigneur est avec vous...
pleine de grâce, le Seigneur est avec vous...
Les mots n'avaient plus de sens, n'étaient plus des mots. Est-ce que Geneviève remuait les lèvres ? Est-ce que sa voix allait rejoindre le sourd murmure qui s'élevait des coins les plus obscurs de l'église ?
Des syllabes semblaient revenir plus souvent que les autres, lourdes de signification cachée.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Les haines familiales s'exacerbent dans la maison des sœurs Lacroix où vivent Poldine et Mathilde avec leurs enfants : Sophie, la fille adultérine de Poldine et du mari de Mathilde, Geneviève et Jacques, les enfants de Mathilde...
L'atmosphère est lourde, malsaine et le drame couve.

Le danger de ne pas être folle

Dans ce témoignage autobiographique (et fictionnel), Rosa Montero nous raconte son magnifique malheur : son cerveau et son câblage « borderline ». Apanage des grands artistes ? (dépressifs, paranoïaques, suicidaires, toxicodépendants, alcooliques, maniaco-dépressifs…)

Dans mes meilleurs moments, dans les sentiments océaniques, quand le satori explose dans ma tête comme une supernova, je suis capable d'échapper à la prison aveugle et douloureuse de mon individualité et de percevoir cette haleine plurielle, la cadence première, la musique des sphères, la palpitation du monde. Je suis un petit poisson dans un banc immense, je suis une carpe dorée et je sais danser la plus grandiose des danses, qui est en même temps la plus minuscule. Il faut insister là-dessus, sur cette habileté dansante; il faut apprendre à bouger de plus en plus vite, comme les derviches, pour pouvoir s'unir au Tout qui vibre et qui respire. Écoute bien ce que je te dis et garde espoir : il se peut qu'en réa- lité le voyage final soit aussi simple que ça, aussi facile; il suffirait de réussir à accorder la mort au rythme collectif. Je veux mourir en dansant, tout comme j'écris.
Le danger de ne pas être folle de Rosa Montero

Quelle érudition, quelle somme, quelle construction ! Tout est brillant ici. Sombre, certes, mais lumineux.
C’est clair, ce livre ne se lit pas facilement et nécessite une lecture attentive. Mais quels portraits et quel autoportrait !

La vie de Rosa Montero, pimentée d’un peu de Barbara

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'ai toujours su que quelque chose ne fonctionnait pas bien dans ma tête. A six ou sept ans, tous les soirs avant de m'endormir, je demandais à ma mère de cacher un bibelot que nous avions à la maison, un horrible petit chaudron en cuivre, le genre d'objet typique des boutiques de souvenirs bon marché ou peut-être même le cadeau d'un restaurant.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« J'ai toujours su que quelque chose ne fonctionnait pas bien dans ma tête », nous avoue Rosa Montero, et elle poursuit plus loin : « L'une des choses bien que j'ai découvertes avec les années, c'est qu'être bizarre n'est pas du tout bizarre. »

Vulgarisation scientifique, essai, fiction ? Non, plutôt une conversation avec le lecteur avec lequel elle crée une proximité étonnante. Elle nous prend à témoin avec humour et subtilité, nous parle du lien entre la folie et la créativité de l'écrivain ou de l'artiste en passant par les addictions, les maladies, les singularités les plus fréquentes chez les créateurs. Elle tisse des liens avec ses souvenirs, ses expériences et les dernières découvertes des neurosciences pour défendre l'importance d'être différent car « ce qui est véritablement bizarre, c'est d'être normal ».

Dans ce livre passionnant, intelligent et touchant, Rosa Montero nous révèle à quel point notre cerveau est une source d'émerveillement infini et comment, à partir du processus créatif et de la puissance de l'art, on peut explorer le sens ultime de la vie.

Flamboyant crépuscule d’une vieille conformiste

En pleine crise du Covid, Dominique, 81 ans, apprend qu’elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Elle qui avait toujours été dans le rang, conformiste, elle décide de se suicider dans les trois jours.

Je me demande combien de gens ont regretté d'avoir eu leurs vieux sous respirateur. Mamie a émergé des limbes, on a bien prié et la petite a mis une bougie à l'église, et voilà que maintenant elle se chie dessus et me prend pour Mireille Darc... C'est embêtant quand même. Qu'est-ce qu'on va en faire? En réalité, tout le monde s'en tamponne, des vieux. Enfin, certaines gens aimeraient garder un peu leurs propres antiquités. Mais de manière générale, notre société n'en a rien à foutre des vieux qui peuplent le monde, les anonymes, les sans visage, ceux des autres, ou pire : ceux qui ne sont plus à personne, les innombrables zombies qui traînent leur déambulateur dans les couloirs de l'oubli.
Flamboyant crépuscule d’une vieille conformiste de Emmanuelle Pirotte

Trois jours pour livrer ses regrets et ses bonheurs. Un regard acéré sur une vie pas si flamboyante.

Dans les années 1960, 1970, alors que je m'emmerdais ferme à tenter de réussir la langue de bœuf sauce madère, d'autres, partout dans le monde, écoutaient Led Zeppelin et jouissaient dans des sous-sols improbables, emmêlaient leurs cheveux, découvraient leur corps et leurs désirs, rencontraient parfois leur moi profond.

Mais aussi, derrière beaucoup d’humour (et c’est vraiment très drôle), des réflexions sur la vieillesse et le droit de mourir dignement, sur « qu’ai-je fait de ma vie », et sur notre société de manière plus générale.

Un tout gros coup de cœur pour Dominique qui aurait peut-être pu mieux réussir sa vie, mais qui ne loupe pas ses adieux

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Mon nom est Dominique Biron, et je n'ai jamais réussi à m'y faire. Depuis près de quatre-vingt-deux ans, je hais de toute mon âme ce que ces cinq syllabes expriment d'invisibilité, de tiédeur insipide, de discrétion bigote.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Je m'appelle Dominique Biron
et j'ai décidé de mourir dans trois jours.
C'est le temps qu'il a fallu au Christ
pour revenir d'entre les morts,
ça me suffira bien pour faire mon petit ménage. »


Quand Alzheimer frappe à sa porte, Dominique, 81 ans, préfère ne pas s'attarder. Elle se prépare à dire adieu à sa petite vie, ses enfants, ses bibelots... Lorsqu'elle fait le tri dans ses souvenirs, c'est avec une réjouissante férocité. Car l'ennui bourgeois n'a pas réussi à priver Dominique d'une certaine hauteur de vue sur l'Existence.

Le plus difficile est de prendre congé de sa petite-fille adorée, Victoire, 20 ans. Que lui dire ? Que lui écrire ? Comment lui faire comprendre que le choix de sa grand- mère est celui de la liberté et, paradoxalement, de la vie ?

Dans un texte qui claque comme un uppercut, Emmanuelle Pirotte fait du lecteur le dépositaire d'une singulière confession, implacable, drôle et tendre. Travaillé par les problématiques qui hantent nos sociétés modernes, le roman interroge sans concession notre rapport à la mort et au libre arbitre.

Flamboyant crépuscule d'une vieille conformiste est le portrait d'une femme qui se lance, avec panache, dans un ultime face-à-face avec elle-même.

Voir Montauk

Une histoire de proche aidant. Une fille et sa mère dans la souffrance, la dépression et l’envie d’en finir.

Après, assise au coin de ton lit, ta paume chaude enlacée dans la mienne, je t'ai chuchoté dans le noir que c'est sûr, tu iras mieux, que nous voyagerons, que nous partirons où tu veux, ce qui te fera plaisir - voir l'océan tu me dis - tu veux voir l'océan, voir Montauk. 
Je ne connais pas Montauk, mais ce jour-là une promesse est scellée. Oui, Maman, nous irons à Montauk, évidemment.
Voir Montauk de Sophie Dora Swan

Une narration originale entre roman et poème, un style décousu qui exprime à lui tout seul le désarroi et la perte de repères.

Chez Mam (à faire)
inspirer ouvrir le courrier trier suffoquer vider le lave-vaisselle le frigo jeter les légumes fanés les fruits ramollis le lait caillé ark aérer la chambre défaire le lit taper les coussins la tête contre le mur partir une brassée expirer frotter les plaies arroser le ficus l'orchidée l'oranger ouvrir des albums photos brailler fumer changer les draps sortir les poubelles le recyclage tourner en rond fermer le routeur
étendue sur le plancher
tirer la plug
abolir le bruit

Un relation fille-mère réunies par la violence de la maladie

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
un jour d'été, un jour de joie
deux ans ça se fête tu me diras
je ferai tout pour être là
nous sommes trois jours avant


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
De retour dans son pays natal après une longue absence, une femme prend soin de sa mère tombée malade. La veille de son hospitalisation, sa fille lui fait une promesse : l’emmener à Montauk, quand tout ira mieux. Mais comment voguer jusque-là ?

Boussole pour éviter la chute et déjouer l’urgence, l’écriture dessine la route vers ce lieu inconnu, au détour des trajets et des souvenirs réveillés par les souffrances de la mère. Montauk se révèle être une utopie du calme, du bruit aboli, de la parole retrouvée. Un lieu où, enfin, entre une mère et une fille, tout est simple.

Journal d’une tempête, Voir Montauk est une déclaration d’amour, où l’ironie et la poésie fendent la glace clinique des hôpitaux.

"mais il faut d’abord que j’apprenne ta mort, que j’apprenne à te laisser mourir, que j’arrête de dire non comme le font toujours les mamans"

Plein ciel

On entend souvent parler des cités et des banlieues françaises comme des enfers, ravagés par la drogue et la violence…

Mais il y a aussi une autre facette de ces barres d’immeubles, c’est les vrais gens qui les habitent, ensemble.

Plein ciel de Pierre-Roland Saint-Dizier, dessins de Michaël Crosa

Si l’histoire débute mal avec le suicide d’un des résidents, elle se développe très rapidement autour des autres habitants et des nouveaux arrivants. Une bande dessinée qui montre les relations humaines, l’entraide, la solidarité, la vie.

Sans oublier, bien sûr, l’urbanisme délirant, la démolition des tours ou la réhabilitation des quartiers.

Une histoire chou inspirée d’un quartier de Mulhouse et de quelques personnages bien réels. Un dessin très architectural tout en restant doux et naïf avec des pleines pages puissantes et imaginatives mises en valeur par les aquarelles de Michaël Crosa.
On a envie d’y croire !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'arrive, j'arrive !
Ça va, j'ai compris Félix !
N'avale pas tout en deux secondes, petit goinfre !


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Quand tous s'écroule, on peut toujours compter sur ses voisins.

Les habitants de la résidence Plein Ciel menaient une existence paisible jusqu'à ce qu'Émile tombe du 17e étage. Dans l'immeuble, c'est la stupéfaction ! Quel lourd secret l'octogénaire portait-il donc ? Pourquoi n'en avoir jamais parlé à Martine, sa voisine de palier et confidente ? Ses proches s'interrogent. Mais alors que la vie reprend lentement son cours, l'arrivée de nouveaux résidents l'appartement d'Émile va venir soulever de nouvelles questions.

Patate chaude

Patate chaude est un petit trésor de ce début d’année. Enfin, si on peut considérer un gros chien assez moche et qui bave comme un petit trésor… Mais qu’importe, c’est un petit bijou !

Quand j'étais gamin, je pensais que Grand-Maman était magicienne, parce que je l'avais entendue dire à ma mère qu'elle mettait un peu de « Maggi » dans toutes ses sauces. C'était sans doute pour ça qu'avec elle, on se sentait uniques quoi que l'on chante et quoi que l'on raconte. C'était sans doute pour ça que tous ses plats avaient un goût étrange. Assaisonnés d'une force mystérieuse.
Patate chaude de Marie Beer

L’histoire d’un copain du grand frère, un peu loose et dilettante, un BG charismatique et marginal, qui n’a pas fait grand chose de sa vie, à part un groupe sans succès et qui se suicide en laissant son chien. Patate. Enfin… Sa chienne !

Un bouquin plein d’humour aux portraits bien croqués et qui pose un regard acidulé sur les bonnes gens de par chez nous

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Kob est mort. Il y a de ça quelques jours déjà.
Le pire, c'est que je l'ai su par les réseaux sociaux. Normal, vous me direz, puisque je ne l'avais pas revu depuis au moins dix ans. Les réseaux sociaux, c'est un peu devenu la plateforme nécrologique qui devance les rubriques officielles mieux que n'importe quel bouche à oreille.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Je leur ai demandé : il a laissé quoi derrière lui, votre fils au grand cœur ? Votre fils que tout le monde admirait, sauf vous, apparemment ? Il a laissé un clébard ! C’est mieux que rien, non ? Il aurait pu devenir tueur en série. Ou pire ! Il aurait pu devenir comme vous. Qui viendra crier à votre enterrement, à vous ?

Kob est mort, et sa famille entend préserver dignement son souvenir. Mais il laisse derrière lui plusieurs amis infréquentables, quelques magouilles et surtout un gros chien mal élevé, dont personne ne veut.
Dans ce roman vif et jubilatoire, Marie Beer croque les travers et les contradictions de nos normes sociales.

J’irai déterrer mon père

Rythmée par le tic-tac du temps qui s’écoule, Charlie raconte sa maladie (une boule comme une orange), son frère (un gros connard), son père (suicidé), sa copine (enceinte), sa mère (mère), son compagnon, sa famille…

Tic-tac.
La mort se loge en nous avant même qu'on apprenne à dire son nom. Plus fidèle qu'une chienne, plus vorace qu'un affamé, elle n'est la meilleure amie de personne, mais possède un double de toutes les clés. Je ne l'attendais pas, mais elle est tout de même venue, simplement parce qu'elle vient toujours. La chienne.
J’irai déterrer mon père de Catherine Larochelle

Mais rien n’est immuable au son du tic-tac et le frère est il vraiment aussi con et un père mort n’a-t-il plus rien à dire ?

L’histoire de la maladie qui détruit, mais aussi bien plus que ça.

Un livre splendide, aux émotions qui déchirent, un cocktail de violence et d’amour, de rancunes et de retrouvailles.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je me sens aussi blanche qu'un paysage d'hiver. Ils n'ont pas réussi à passer entièrement le coloscope. Quelque chose bloquait son avancée au niveau de l'intestin. Ce n'est pas bon signe, surtout que mon ventre crie sa douleur depuis longtemps.

Tic-tac.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
À 29 ans, Charlie n’a plus de temps à perdre. Sa liste de choses à régler est interminable. Elle entreprend un périple vers le pardon et le deuil, accompagnée de son frère détesté, de sa cheeky best friend, du fantôme de son père, de sa mère trop intense et de son amoureux qu’elle soupçonne de garder dans ses poumons le parfum d’une autre femme.

Un récit porté par une prose à la fois crue et candide, qui fait jaillir la lumière même dans ses coins les plus sombres

L’indésir

L’indésir est une quête, celle de Nuria qui enterre sa mère. Une mère qu’elle ne connait pas, qu’elle n’a pas vue depuis 8 ans, une mère absente. Le deuil d’une inconnue.

Abel lève les yeux vers moi. Elle est belle comme toi. Elle n'est pas belle, cette femme. Elle est mauvaise, elle est seule, elle est malheureuse, elle n'est qu'elle et rien ne lui survit. Rien d'autre que les larmes de bébé croco d'un jeune idiot qui se tapait une vieille. Elle n'est pas comme moi. Je crache ça avec mépris.
L’indésir de Joséphine Tassy

Mais aussi une rencontre avec Abel.
bats-toi pour ton désir
attise-le comme un feu qui réchauffe et ne brûle pas 
attise-le comme le feu du jaune de tes yeux
Je ne sais pas quels sont les mots sortis de sa bouche et quels sont ceux sortis de ma tête. Tout s'est mélangé. Ça n'a pas d'importance.
Par faiblesse, j'aurais pu penser: c'est le destin.

Deux événements qui se percutent pour lui donner une chance de ressentir à nouveau, de désirer et de vivre.

Un livre marquant tant par son écriture que sa thématique difficile, une fille qui n’a pas été aimée par sa mère. Comment oser vivre, aimer ou désirer

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ce matin, je me suis réveillée avec une impression d'hier.
J'ai regardé mes pelures de la veille abandonnées là où hier je les ai laissées.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Ce matin, Nuria s'est réveillée avec une impression d'hier. Dans la nuit, son téléphone a sonné : sa mère est morte. Elle ne ressent rien, aucun chagrin pour cette étrangère qu'elle n'a pas vue depuis huit ans. Avec Abel, un garçon croisé en boîte, elle part à la rencontre des drôles d'individus qui ont connu sa mère. Nuria cherche des réponses sans poser de questions. Sauf une, qu'elle garde pour elle. Le souvenir de cette femme qui n'a jamais voulu d'elle la renvoie à l'indésir qui lui colle à la peau.