Milch Lait Latte Mleko

Une petite fille raconte son arrivée en Suisse, depuis l’ex-Yougoslavie.

La maîtresse suisse était grande avec des cheveux ondulés son nom chantait c'était un peu le contraire de la maîtresse du pays qui était large et qui fumait comme un pompier.
Milch Lait Latte Mleko de Ed Wige

Elle parle de ses découvertes, du goût du lait et de la Bündnerfleisch… Mais aussi de l’absence du père qui lui… s’est retrouve à la Hague […]

Et puis la Suisse a décidé: on pouvait rester en Suisse. Mama a pleuré de joie et moi je comprenais pas. Je comprenais pas pourquoi on restait en Suisse. Je comprenais pas pourquoi la Suisse voulait qu'on reste en Suisse. Je comprenais pas pourquoi c'était une bonne nouvelle que la Suisse veuille qu'on reste en Suisse. En Suisse je comprenais pas mama. J'ai dit non. Quoi? Non. Non quoi? Je reste pas en Suisse et je te déteste. Mama m'a collé une gifle pour la première fois. La bague de papa sur son doigt était froide et lourde contre ma joue. J'ai pleuré.

Un petit (vraiment tout petit) morceau de tendresse et d’émotions toutes aussi contradictoires que viscérales…

Un livre au curieux début qui, finalement, éclaire toute l’histoire

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je me souviens très bien de notre arrivée en Suisse. Il faisait gris. 13°C. Les douaniers parlaient une langue bizarre comme dans les films sur la guerre mondiale et quand ils nous ont mis contre le mur j'ai regardé mama et elle m'a dit de sourire.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Une petite fille arrive en Suisse avec sa mère pour fuir la guerre. Ballottée entre les langues, les souvenirs et les combines de survie, elle raconte son nouveau quotidien, marqué par la Bündnerfleisch et le chocolat. Mais une question se fait lancinante : où est passé son père ?

Avec un tact d’une rare maîtrise, Ed Wige aborde les sujets graves que sont l’exil et les conséquences de la guerre, sous l’apparence de la légèreté. Un texte plein de malice.

Le gouffre du cafard

Voilà une histoire bien torchée qui ne démérite pas de sa magnifique couverture.

Paralysée devant la porte de la classe, Marianne regarde le sol.
 - Tu n'es pas coiffée, non plus ! Viens ici que je voie ça. Marianne avance le front bas. L'institutrice soulève sans ménagement les cheveux ébouriffés, mouillés par la neige, regarde derrière les oreilles de la fillette. L'enfant se laisse faire comme une poupée de chiffon.
 - Tu es vraiment dégoûtante de partout ! Enfin... tu n'as pas de poux. Tu voudrais que je te félicite de ne pas distribuer des parasites à tout le collège ?
L'enfant voudrait baisser la tête mais madame Jaquet la maintient par les cheveux pour qu'elle reste droite face à ses camarades.
Marianne a perdu sa langue, raille l'institutrice en s'adressant à la classe. Quel dommage que tu ne saches pas aussi bien perdre ta crasse. Enlève tes chaussures ! Madame Jaquet inspecte les pieds de l'enfant en poussant des exclamations de dégoût, puis invite ses élèves à les rejoindre devant le tableau. Elle gesticule en leur ordonnant d'encercler l'orpheline.
- Que dit-on des enfants sales ?
Les écoliers gloussent, se regardent entre eux sans oser parler. Finalement Jean-Daniel lève la voix.
- Que c'est des cochons.
Exact! Alors on va tous le dire à Marianne pour qu'elle apprenne à se laver.
L'institutrice donne l'exemple en pointant la fillette de l'index.
- Ouh! La cochoooooooonne! Ooouh la cochoooooone! reprennent les enfants en ritournelle, en désignant Marianne du doigt ou en lui adressant des cornes.
Le gouffre du cafard par Dunia Miralles

Une descente spéléologique dans l’accueil des étrangers (et du mépris de classe) en Suisse dans les années 70. Au cœur de la cruauté ordinaire et institutionnelle.

Une sale époque où l’on pouvait refuser l’accès au chiens et aux italiens… et humilier tous les pouilleux… tant qu’on y est !

Un tout petit roman qui réserve des surprises bien rigolotes au fond… tout au fond !

Et s’il n’est pas nécessaire de creuser très profondément pour imaginer la fin, celle-ci n’en est pas moins réjouissante

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Milieu d'automne 1973 : Concepción
La grande aiguille s'approche de l'heure pile. La pendule sonnera bientôt les huit coups qui enverront la fillette au lit. Les yeux rivés sur l'écran noir et blanc, Anselmo s'est plongé dans les malheurs du monde.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Ce matin elle n'est pas allée à l'école. Comme une fois la semaine passée, et deux fois la semaine précédente. Elle voudrait y aller mais n'y arrive pas. »

Dans les années 1970, en pays protestant, Concepción et ses camarades espagnols, italiens ou suisses en situation précaire, subissent des maltraitances en milieu scolaire. Une vingtaine d'années plus tard madame Krüger, qui écrit pour un journal paroissial, se rend chez Rose, une éminente spéléologue, afin de rédiger un article sur la dépollution des gouffres. La jeune femme lui propose de descendre avec elle dans une grotte. Au fil de leur progression dans les ténèbres, l'on découvrira les moments clés de la vie de la journaliste. Un voyage au coeur de la terre et dans les souterrains de l'âme.

Patate chaude

Patate chaude est un petit trésor de ce début d’année. Enfin, si on peut considérer un gros chien assez moche et qui bave comme un petit trésor… Mais qu’importe, c’est un petit bijou !

Quand j'étais gamin, je pensais que Grand-Maman était magicienne, parce que je l'avais entendue dire à ma mère qu'elle mettait un peu de « Maggi » dans toutes ses sauces. C'était sans doute pour ça qu'avec elle, on se sentait uniques quoi que l'on chante et quoi que l'on raconte. C'était sans doute pour ça que tous ses plats avaient un goût étrange. Assaisonnés d'une force mystérieuse.
Patate chaude de Marie Beer

L’histoire d’un copain du grand frère, un peu loose et dilettante, un BG charismatique et marginal, qui n’a pas fait grand chose de sa vie, à part un groupe sans succès et qui se suicide en laissant son chien. Patate. Enfin… Sa chienne !

Un bouquin plein d’humour aux portraits bien croqués et qui pose un regard acidulé sur les bonnes gens de par chez nous

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Kob est mort. Il y a de ça quelques jours déjà.
Le pire, c'est que je l'ai su par les réseaux sociaux. Normal, vous me direz, puisque je ne l'avais pas revu depuis au moins dix ans. Les réseaux sociaux, c'est un peu devenu la plateforme nécrologique qui devance les rubriques officielles mieux que n'importe quel bouche à oreille.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Je leur ai demandé : il a laissé quoi derrière lui, votre fils au grand cœur ? Votre fils que tout le monde admirait, sauf vous, apparemment ? Il a laissé un clébard ! C’est mieux que rien, non ? Il aurait pu devenir tueur en série. Ou pire ! Il aurait pu devenir comme vous. Qui viendra crier à votre enterrement, à vous ?

Kob est mort, et sa famille entend préserver dignement son souvenir. Mais il laisse derrière lui plusieurs amis infréquentables, quelques magouilles et surtout un gros chien mal élevé, dont personne ne veut.
Dans ce roman vif et jubilatoire, Marie Beer croque les travers et les contradictions de nos normes sociales.

Chesa Seraina

Chesa Seraina c’est la Maison sereine, la maison d’enfance construite par son père et détruite par le flammes.
Elena décide de la reconstruire.

J'annonce à ma sœur que j'ai quitté mon travail et d'abord je pense qu'elle n'a pas entendu parce qu'elle ne dit rien. Après elle demande : mais pourquoi ? Je réponds que je ne veux plus continuer ce travail sécurisant. Elle demande pourquoi, encore. Je dis que toute ma vie j'ai souhaité pourvu qu'il ne m'arrive rien. Et là, j'aimerais que quelque chose m'arrive. Elle demande : mais pourquoi ? Je réponds que je ne veux pas devenir une racine et pendant un moment Rose ne dit plus rien du tout. Puis elle demande : quoi ? Mais pourquoi ?
Chesa Seraina de Fanny Desarzens

Et cette histoire de reconstruction, c’est toute celle de la construction et de l’appropriation de soi.

Un petit livre délicat à l’écriture sensible

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je ne me souviens pas vraiment. Je ne pourrais pas raconter ce qu'il s'est passé. Je sais simplement que le feu a beaucoup détruit mais je ne sais pas où il a commencé, ni comment, ni pourquoi. D'abord j'ai été très triste. Et puis c'est parti, je me suis habituée. Mais je pense que ça a abîmé ce que j'avais de cœur à ce moment-là.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«D’abord j’ai été très triste. Et puis c’est parti, je me suis habituée. Mais je pense que ça a abîmé ce que j’avais de coeur à ce moment-là. »

Une jeune femme se perd dans sa vingtaine. Un jour, des souvenirs lui reviennent ; ceux d’une enfance brisée par l’incendie de Chesa Seraina, sa maison. Le feu a fait disparaître la mémoire du lieu ; elle décide de reconstruire ce que les flammes ont anéanti

Génération fluide : enquête sur le genre

Vous vous sentez perdus avec tous ces nouveaux termes ? LGBT semblait clair, mais alors que veulent dire queer, intersexe, non binaire, asexuel, pansexuel, dysphorie, assignation ou expression de genre, bicatégorisation…asexuel

Ce livre est là pour vous aider à clarifier toutes ces notions avec beaucoup de sensibilité et d’humilité.

J'ai aperçu Marius pour la première fois au Café du Grütli à Genève. Je venais de démarrer mon enquête et cherchais des témoignages. Avec son mascara, son sac à main et sa barbe, il m'intriguait. Assez abruptement, je l'ai abordé. « Je suis journaliste, j'écris un article sur le genre et l'identité, est-ce qu'on pourrait en discuter autour d'un café? » Marius a accepté sans hésiter.
Génération fluide : enquête sur le genre de Sophie Woeldgen

Car derrière ces termes, il y a des vies, des personnes, des douleurs, des peurs ou des revendications… Mais aussi de l’incompréhension, le rejet, de la violence et de la haine.

Et si David Bowie avait tout anticipé
Le glam rock et son illustre représentant David Bowie ont bousculé les normes de la masculinité à grands coups de paillettes, d'androgynie et de bisexualité. Près d'un demi-siècle plus tard, les personnages ont été remplacés par des revendications, mais les sujets restent les mêmes. Au cinéma par contre, c'est l'heure du mea-culpa.

Et si la compréhension peut aider à lutter contre les divisions, ce livre est un très bel outil pour commencer

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
J'ai aperçu Marius pour la première fois au Café du Grütli à Genève. Je venais de démarrer mon enquête et cherchais des témoignages. Avec son mascara, son sac à main et sa barbe, il m'intriguait. Assez abruptement, je l'ai abordé. « Je suis journaliste, j'écris un article sur le genre et l'identité, est-ce qu'on pourrait en discuter autour d'un café? » Marius a accepté sans hésiter.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Enquête sur la notion de genre et sur les valeurs qui lui sont associées au XXIe siècle. Si un vaste courant de contestation des normes se développe parmi la jeunesse, la journaliste montre que les attaques, parfois violentes, contre les personnes qui affirment leurs différences se multiplient, notamment sur les réseaux sociaux. Elle examine ce phénomène qui divise la société

Ils sont tous morts

Tout ça pue, c’est crade, aucun but ni aucun sens, de l’alcool, de la drogue, du sexe, du fric… Juste ici et maintenant. Une descente à la Trainspotting version Suisse-romande et départ pour la Thaïlande façon enfers.

Cynthia tend l'oreille quelques instants, puis, rassurée, elle devient très câline. Elle promène ses mains sur mes cuisses et me couvre de baisers. J'angoisse. Elle m'embrasse carrément, glisse ses doigts dans ma bouche, me pelote le paquet. Je saisis le whisky, en bois une bonne rasade pour me calmer un peu. Je suis terrorisé à l'idée que son mec surgisse, mais trop fier pour l'avouer, j'invoque l'amitié. La Vénus s'en fout, sa respiration s'accélère, son halètement est obscène. Tétanisé, je la laisse faire ce qu'elle veut de mon corps, impossible de la repousser, pas moyen de participer. Je bois, je bois vite et beaucoup. En moins d'une demi-heure, j'ai torché la bouteille.
Ils sont tous morts de Antoine Jaquier

Un livre pour des mains averties qui souhaitent se frotter au vide d’une bande de copains fumeurs de joints qui réussissent leur coup pour foirer leurs vies.

Je n'arrive pas à situer le moment où tout a basculé. En regardant la vue depuis notre terrasse, je constate, étonné, la présence des baigneurs. Ces derniers n'ont sans doute jamais quitté le paysage. Je sors d'un mois de rêve éveillé et le réveil est pénible, le cauchemar continue.

Un premier roman luisant comme une flaque de vomi et sordide comme une liasse de billets de banques.

Nous sommes sales et ce n'est pas par manque de moyens. Ici, des petites mains se proposent de laver nos vêtements pour un franc le kilo de linge sale. C'est juste notre crasse intérieure qui suinte à la surface. À cet instant d'ailleurs, nous suons comme des porcs.
Manu ayant déjà vomi dans le petit avion, il se contente maintenant de perdre connaissance devant des dizaines de passants.

Jack, des joints et ses potes… Ils sont tous morts

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
- Selon vous, qui de Dieu ou du diable est le plus puissant? demande Manu en passant le tuyau.
L'ambiance autour du narguilé est si intime, si oppressante, que l'on pourrait croire qu'en dépit du bon sens, la réponse de Stéphane va révolutionner deux mille ans d'inepties.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Campagne vaudoise, crépuscule des années 80. L'adolescence de Jack et ses potes se consume au rythme des bières et des mégots de joints. Des potes et des joints, il ne restera bientôt que des cendres. Ils sont tous morts, tués par les illusions de l'argent facile, par les mirages thaïlandais, par les différentes nuances de blanche et par la silhouette furtive d'une âme soeur. L'anesthésie se généralise, de la tête au coeur, et l'âme flotte, se dissipe, puis se rend

Oublier Gabriel

Et voilà, je me suis fait cueillir par ce petit bouquin dans lequel – après quelques pages – je m’étais attendu à trouver une bluette estivale et rafraîchissante.

 - En effet, rien n'a vraiment changé, dit-elle.
Louise essuya ses chaussures sur le paillasson avant de pénétrer dans le hall. Elle posa sa veste sur le portemanteau à côté de l'armoire et se tourna pour faire face au miroir. Elle sursauta en voyant son reflet vieilli, autour des meubles qu'elle connaissait si bien. Doris passa près d'elle, jeta ses clés sur la bibliothèque. Sur celle-ci étaient appuyés plusieurs cadres dont les photos n'avaient pas changé depuis l'enfance. En face se trouvait sa chambre. Louise posa sa valise devant la porte, n'osant pas encore y entrer, voulant être seule pour le faire. 
Doris lui prit le bras.
- Je vais te faire un thé, dit-elle en gravissant rapidement les escaliers recouverts de moquette.
Oublier Gabriel de Karine Yoakim-Pasquier

Mais non, cette histoire va aller bien plus loin qu’une bande d’ado de la Riviera Vaudoise qui se retrouve quinze ans après pour un mariage.

C’est doux et subtil, les événements sont bien amenés et, petit à petit, le sujet devient plus lourd et pourtant impossible à lâcher.

Un brillant premier livre !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Vevey, Suisse, 2001. Louise rentre au lycée où elle rencontre Gabriel. Vingt ans plus tard, installée à Milan, elle apprend que sa meilleure amie va se marier. Entre ces deux époques, le récit déroule une intrigue tragique où se mêlent amours adolescentes et affrontements en bande, remontant le temps pour éclairer le fils des événements : l'incendie d'un chalet, un meurtre, un suicide

Meurs pas on a du monde : sublime roman

Quelle écriture, quelle bonne grosse marrade, c’est vif et plein de bons mots (et d’autres aussi), de blagounettes, d’apostrophes et d’apartés, il y a tout et bien plus encore car San-A. ne fait pas dans la demi-mesure, il en met des brouettes et ajoute la tournée du patron !

Cœur brûlant, haleine fraîche. San-Antonio de par ici et d'ailleurs ; lui qui avance en faisant marcher et qui ne recule que pour prendre son élan. L'Antonio, San A., Sana, ton pote, quoi ! Eh bien lui, eh bien moi, sais-tu ce qu'il dit, sais-tu ce que je dis dans cette triste chambre à cette jolie fille ? Il lui dit, je lui dis, tout de go, sans autoconcertation prélavable (comme dit Béru) :
- Ecoute, Marie-Marie, ça suffit comme ça, y en a marre : je vais t'épouser !
Textuel. Pas un mot de plus, pas une syllabe de moins. Net et sans bavure ! Une muraille vient de
s'écrouler, qu'on aurait crue solide.
Est-ce moi qui viens de parler ?
Oui. Dans un élan profond de tout mon être, comme ils écrivent dans leur salmigondis littératerre, les cadémiciens titulaires de bonne chaire (qui est faible) dans les impressionnants baveux où tout ce qu'on écrit peut être retenu contre vous.
« ... Y en a marre, je vais t'épouser. »
Meurs pas on a du monde : sublime roman de San-Antonio (Frédéric Dard)

Cette fois-ci, c’est en Suisse que ça se passe, entre Genève et le canton de Vaud et, tenez-vous bien ! San-Antonio demande sa main à Marie-Marie !

- Oui, Félix : l'Apocalypse est en marche, mais c'est pas une raison pour courir à son côté ! 
- Vous savez qu'il a de la poitrine ? coupe Bérurier  en retirant sa main du corsage de Belle-de-Mai.
- Tout est trompeur, assure Félix.
Béru rêvasse et demande :
— Vous croyez, vous, que tous les Grecs sont pédés ?
FIN

Mais non, trois fois non ! Impossible (même avec un second degré très affûté, en arguant que le genre veut ça et en croyant à la parodie tout en replaçant dans l’époque…) de laisser passer le sexisme à la papa, l’homophobie crasse et la xénophobie latente qui parsèment et empoisonnent le récit en le rendant aussi imbuvable qu’une quille de Gamay des années 80

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le pilote devait être dans les hâtes de rentrer calcer sa bergère, car il posa son fer à souder avec dix broquilles d'avance sur la piste de Genève Cointrin ; qu'à peine si les mignonnes hôtesses eurent le temps d'arracher leurs plateaux aux trois voraces curiaces qui boulimaient en first.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Franchement, M. Konopoulos ne me demandait rien. D'ailleurs, je n'étais pas venu à Genève pour ça. La sublime nana qui m'attendait à l'aéroport avait une autre chatte à fouetter. Mais il a fallu que ce pauvre manutentionnaire soit mordu par un méchant serpent et que son aimable cadavre déboule en même temps que nos valises...
C'est idiot pour Marie-Marie qui, consécutivement, a dû faire une croisière en ambulance ! Mais alors, si tu avais vu nos frimes quand on a déballé l'abominable costume !
Enfin, tu m'as compris ? Si tu as tout pigé, pas la peine d'acheter ce livre. Mais s'il te reste des zones obscures dans la comprenette, n'hésite pas.
Quand tu en auras terminé la lecture, j'aime autant te prévenir : tu devras changer de calbar. Car, on a beau dire, mais il s'en passe des choses, en Suisse !

Le mammouth et le virus

Eugène s’est retrouvé confiné au chalet avec femme et enfant et nous livre ici son journal du confinement.

Le mammouth et le virus de Eugène

Il joue avec son fils, goûte aux joies de Zoom, s’offusque de l’oreiller de paresse du président-vigneron, tente de poursuivre un traitement médical, se balade, s’amuse et philosophe…

Des joies simples, pour un petit livre un peu simple aussi… zut. Tout ça ne manquait pourtant pas d’humour, de dérision, de poésie et d’émerveillements

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Durant le confinement, mon épouse, notre garçon de trois ans et demi et moi nous nous sommes réfugiés dans un chalet. Là-haut, j'ai chassé le mammouth au salon ; j'ai couru sur les sentiers de montagne avec mon fils en criant que nous étions des lynx ; j'ai acheté dix millions de barils de pétrole au moment où il valait -37 dollars (j'ai donc gagné 370 millions de dollars). J'ai fait en sorte que la peur n'envahisse pas l'imaginaire de mon garçon. Peine perdue : le virus défie l'imagination. Il était là bien avant les hommes et sera encore là après...

Le mammouth et le virus est mon journal de confinement. Autodérision, ironie et tendresse sont des armes de destruction massive contre la déprime. Alors, armons-nous !

Youth

Un petit peu plus qu’un scénario, mais bien moins qu’un roman. Deux étoiles parce que le film est parfait, mais franchement, un livre inutile au regard du script qu’il reprend plan par plan… si ma mémoire est bonne.

Youth de Paolo Sorrentino
Youth de Paolo Sorrentino

Un film envoutant pour un livre sans émotions. Où sont passés la magie, les plans magnifiques, le jeu subtil des acteurs et la poésie d’un rythme paisible comme une chanson plaisante.

Dommage.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« La légèreté est une tentation irrésistible. »

Amis depuis toujours, deux vieillards se retrouvent chaque année dans un hôtel de luxe des Alpes suisses : un chef d'orchestre anglais qui a renoncé depuis longtemps à son métier et un cinéaste américain qui prépare fiévreusement son « film-testament ». Les deux hommes savent que le temps leur est compté.

Après le succès de son film Youth, primé plusieurs fois aux European Film Awards, Paolo Sorrentino s'est lancé dans l'écriture de ce roman sombre et drôle qui révèle de lui une tout autre facette, et confirme que le réalisateur adulé de La Grande Bellezza est aussi l'un des grands écrivains italiens du moment