Francia

Rubén est devenue Francia. Arrivée en France, elle devient une TdS, une travailleuse du sexe au bois de Boulogne.

À dix-huit ans, au terme de son année de bac philo à Janson, Ernest a perdu la foi de façon aussi subite que radicale. Un jeune prof leur ayant fait faire un tour rapide de l'histoire des religions, il lui est devenu évident que, vu le nombre et la variété des salades que les humains se sont racontées au long des millénaires sur les cinq continents, les chances pour que la salade locale corresponde à la vérité sont équivalentes à zéro.
Hélas, c'était trop tard : Ernest avait été marqué au fer rouge. L'Église avait imprimé à son corps-âme une méchante torsion, impossible à redresser. Le désenchantement de l'ado ne guérissait pas les blessures infligées à l'enfant. Rien n'effacerait jamais ces stigmates. Pour autant, à la différence de tant de garçons rendus fous par ce beau quartier, il n'a envie ni d'apprendre à parler fort en roulant les mécaniques, ni de s'improviser gay par compensation. Ce serait trop facile. De quoi a-t-il envie alors ?
Francia de Nancy Huston

Francia, c’est la vie des prostituées, la drogue, l’insécurité, la précarité, la violence, la vulnérabilité, le sexe et l’argent. C’est aussi les clients, 17 portraits (trop) rapides intercalés dans la vie de Francia.

Elle a trouvé ce garçon touchant. Il a juste envie de vivre un peu, mais dans son milieu c'est trop demander. Les Français blancs et riches c'est de vrais nœuds, se dit-elle, c'est la règle ! Ils ont le cerveau hypertrophié et le corps figé, débile, immobile. Ils se prennent la tête, ne savent ni qui ils sont ni ce qu'ils veulent ni ce qu'il leur faut, et le désir les tétanise au point qu'ils n'osent plus remuer le petit doigt. Comment font-ils pour s'embrouiller et s'emberlificoter à ce point ?

Un livre comme un constat – un peu stéréotypé – sans jugement ni moralisation… mais aussi sans trop de point de vue.

Et si on ressent une vraie empathie de Nancy Huston pour Francia… Zut. Me reste le sentiment de n’avoir que survolé le bois

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La conscience qui lui revient petit à petit.
Toujours allongée les yeux fermés, elle prend 'air dans ses poumons et laisse l'oxygène voyager jusqu'aux extrémités, ses vingt doigts aux ongles multicolores, les racines noires de ses cheveux orange aux boucles serrées, une allégresse verdienne dans chaque cellule de son nouveau corps - elle adore Verdi enfin elle ouvre les yeux.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Enfant à Girardot, en Colombie, Rubén préférait le monde des femmes. Adolescent il part pour Bogota, se travestit, se prostitue. Après sa transition, elle choisit le nom du pays où elle a décidé de s'installer : Paris - et devient pour toujours Francia.

Au fil des années, cette femme généreuse, fascinante, voluptueuse, cette combattante de chaque instant donne tout ce qu'elle a pour vivre et faire vivre les siens. Entre puissance et lucidité, violence et engagement, tendresse et espérances, son histoire se déploie au rythme effréné d'une de ses journées de travail : le bois de Boulogne, dix-sept clients, quatorze passes acceptées, autant dire une kyrielle d'hommes venus la prendre, se perdre ou revenir à eux-mêmes. Mais le roman ne s'arrête pas à l'expérience de Francia, car il donne corps à ces inconnus, ces mâles, ces clients, en évoquant qui ils sont, et dans quelles circonstances ils viennent là.

Un livre politique, toujours plus près du réel, plus sensible aux interconnexions humaines. Un roman d'espoir, de survies, mais également un portrait kaléidoscopique de la France contemporaine.

Mon fils en rose

Camilla a un fils qui s’habille en rose depuis tout petit… Et alors ?

Elle raconte ici les difficultés et les joies qu’elle rencontre en Italie, avec la famille, les amis, l’école, les psy et les médecins, les groupes de personnes concernées, des sites spécialisées, des réseaux…

Mon fils en rose de Camilla Vivian

Une mère qui tente d’accompagner au mieux son enfant en l’écoutant sans figer ses points de vues, en protégeant, en se renseignant et en évitant de projeter ses à priori. Et c’est probablement dans ses questionnements et ses remises en questions qu’elle touche au plus juste.

Un livre magnifique sur l’amour et le respect et qui, humblement, pose peut-être plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Et c’est probablement une de ses plus grandes qualités.

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je m'appelle Camilla et mon fils s'habille en rose.
Vous l'aviez surement déjà compris puisque c'est le titre de ce livre, mais voilà bien la question : pourquoi mon fils s'habille-t-il en rose ?


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Camilla Vivian vit seule avec ses trois enfants. Federico, son deuxième fils, manifeste depuis l'âge d'un an et demi le désir d'être - aussi - une fille.
Elle choisit de ne pas l'en empêcher et d'être plutôt à l'écoute.
Elle se documente, lit, trouve sur internet des histoires similaires à la sienne et découvre l'existence de la dysphorie de genre, des enfants gender fluid, transgender, non-binaires et d'autres encore.
Avec détermination, délicatesse et ironie, Camilla Vivian raconte son propre cheminement à travers l'histoire de Federico, un petit garçon serein et conscient de sa différence, avec ses cheveux longs, ses habits et son vernis à ongles roses.
Elle évoque le quotidien de sa famille, à l'école et à la piscine, pendant les courses et les fêtes d'anniversaire, la pression sociale et familiale, tout en partageant ses propres doutes et interrogations

Une autobiographie transsexuelle (avec des vampires)

Quel dommage, avec un titre pareil, un titre aussi dément, de faire une petite soupe à la Twilight, romantico-ado-nunuche…

Une autobiographie transsexuelle (avec des vampires) de Lizzie Crowdagger

Bon, il y a des petits moments drôles… des tout petits.

Mais zut et re-zut, avec un titre de bombe atomique pareil, ce livre aurait dû tout démonter.

Loupé

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Engagée dans un parcours transsexuel, Cassandra décide de se procurer des hormones auprès d'une association lesbienne, tout en ignorant que cette structure sert de couverture à un gang de motardes surnaturelles