La petite menteuse

Chronique d’une erreur judiciaire, de l’accusation de viol par une jeune fille paumée de 15 ans qui revient sur ses déclarations lors du procès en appel. Un homme emprisonné à tort durant trois ans.

Lisa s'était figée, le visage tourné vers la fenêtre.
 - Ma mère me croira jamais. Mon père... Pfff... Mon père, je sais pas comment il va réagir. Il s'est barré, il nous a laissées tomber. Il n'a pensé qu'à lui. Je peux pas lui pardonner.

Les moments solennels ne sont jamais comme on les imagine. Une fille tout juste adulte jouait une part de sa vie en revenant sur les accusations qui valaient à un homme d'être emprisonné et Alice ne savait plus quoi lui dire. Elle n'avait qu'une envie : la voir prendre son sac à dos et partir. Tout s'emmêlait. Le sentiment d'urgence qu'elle éprouvait à l'idée qu'un homme avait été condamné à tort. L'exaltation de contribuer a réparer une erreur judiciaire. La crainte sourde de l'épreuve qui attendait Lisa. Saurait-elle la protéger de la tempête que sa lettre allait déclencher ? Tout était si tenu. Mais l'affaire était belle. Il n'y en avait pas tant, des comme ça, dans une vie d'avocate.
La petite menteuse de Pascale Robert-Diard

Une avocate qui raconte cette jeune fille qui vient confesser son mensonge, expliquer pourquoi, l’emballement, le mal-être, la spirale dans laquelle elle s’est laissée enfermer…

…et enfermer un innocent auquel ce livre ne donne pas vraiment la parole

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Elle s'est plantée, voilà tout. Alice n'a pas besoin de se retourner. Elle devine que son client lui en veut. Il y a des jours comme ça où le métier ne suffit pas.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Mais qui donc es-tu Lisa Charvet? Juste une petite menteuse? C’est la question qu’Alice cherche à élucider depuis que Lisa lui a demandé de la défendre à son procès. Six ans auparavant – elle avait 15 ans –, Lisa a été victime d’un viol, mais elle veut se rétracter. Elle a menti. Face à des situations tellement complexes, fragiles et graves, des questions fusent après cette lecture. À chacun de trouver ses réponses !

Reflets dans un œil d’homme

Comme elle le préfaçait dans Burqa de chair de Nelly Arcan, Nancy Huston a été fortement marquée par ses écrits.

Il a bon dos, le narcissisme féminin. C'est souvent une disposition d'esprit suicidaire. Dans Putain, Arcan dit qu'il remonte chez elle à sa plus tendre enfance. « J'étais déjà une poupée susceptible d'être décoiffée, on commençait déjà à pointer du doigt ce qui faisait saillie (...), et déjà ce n'était pas tout à fait moi qu'on pointait ainsi, c'était le néant de ce qui empoussiérait ma personne, poussière de rien qui a fini par prendre toute la place » (40). 
Arcan en est morte, tout comme Woolf.
Oui, il arrive que votre double finisse par vous buter.
Reflets dans un oeil d’homme de Nancy Huston

Dans cet essai féministe sur l’image, le corps et le regard des hommes (et toutes les conséquences qui en découlent), elle convoque Anaïs Nin, Virginia Woolf, Jean Seberg ou Marilyn Monroe… Elle s’interroge sur cette société qui sacrifie ses filles et ce qu’elle voit comme des grandes hypocrisies.

Agnès Souret est élue « plus belle femme de France » en 1920. Le magazine Vogue démarre en 1916 ; les premières images de femmes qu'il publie relèvent encore du XIXe siècle mais cela évolue si vite que, dix ans plus tard, on se croirait au XXI* ! Le concours de beauté couronnant la première Miss America date de 1921, soit... deux ans après l'obtention par les Etats-Uniennes du droit de vote. Les concours de beauté pour petites filles démarrent en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis dans les années 1960, en même temps que le mouvement Women's Lib... Les petites filles ont le « droit » d'y participer dès qu'elles peuvent se tenir assises toutes seules, c'est-à-dire dès l'âge de six mois. Chaque année, 250 000 fillettes américaines (recrutées pour l'essentiel dans les classes populaires) subissent un entraînement qui, par ses contraintes, n'a rien à envier à celui des enfants soldats dans le Tiers Monde. A l'âge de deux, trois ou quatre ans, elles seront grimées, vêtues comme des reines voire comme des putes, arborant faux bronzages, faux cils, faux ongles, perruques, froufrous, plumes et taffetas ou bottes de cuir...

A rebours du courant actuel ou seul le genre (et ses multitudes) et donc l’éducation serait responsable, elle met en avant notre animalité de mammifères – sans pour autant nier l’importance de l’apprentissage, de l’éducation, du rôle des pères…

- Le cul des femmes, c'est privé. Mais quelle vie privée peut avoir une femme quand est atteinte, jour après jour, comme dit Nelly Arcan, « la chair même d'où émane l'amour » ? On ne peut pas, d'une part, parler d'égale dignité entre les sexes, et, de l'autre, s'arranger avec l'idée que des millions de femmes, de par le monde, ont la vie pourrie par cette chose-là.

Un essai parfois caricatural dans lequel elle laisse malheureusement de côté toutes les personnes qui ne se retrouveraient pas dans une vision aussi binaire du sexe – et avec possiblement une vision un peu datée des chasseurs-cueilleuses. Pour autant, pourquoi, comment et par quel miracle l’humanité ne serait-elle pas animale et soumise aux lois de l’évolution ?

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Des yeux masculins regardent un corps féminin : immense paradigme de notre espèce.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
«Nous incarnons bien moins que nous ne le pensons, dans notre arrogance naturelle et candide, la femme libre et libérée. Nous montrons du doigt les femmes qui se couvrent les cheveux ; nous, on préfère se bander les yeux.»
Toutes les différences entre les sexes sont socialement construites ; ce dogme est ressassé à l’envi dans la société française d’aujourd’hui. Pourtant il y a bien un impératif de reproduction – chez les humains comme chez tous les autres mammifères – qui induit un rapport à la séduction différent suivant que l’on naît garçon ou fille.
Partant de ce constat simple mais désormais voué à l’anathème, Nancy Huston explore les tensions contradictoires introduites dans la sexualité en Occident par la photographie et le féminisme. Ainsi parvient-elle à démontrer l’étrangeté de notre propre société, qui nie tranquillement la différence des sexes tout en l’exploitant et en l’exacerbant à travers les industries de la beauté et de la pornographie.
Ce livre brillamment dérangeant a suscité les réactions de nombreux lecteurs, dont certaines lettres sont ici reproduites en fin d’ouvrage

Blackwater, tome 4 : l’épique saga de la famille Caskey : La guerre

Dans ce quatrième opus, après une première partie de transition et de passages de pouvoir, la famille Caskey retrouve une nouvelle harmonie.

La seconde guerre mondiale arrive et les affaires explosent pour la scierie qui voit les commandes affluer.

Elinor avait changé elle aussi, et de façon plus frappante encore depuis la mort de Mary-Love. Elle était plus calme, ses accès de colère semblaient l'avoir quittée ; elle paraissait moins dangereuse.
Blackwater, tome 4 : l’épique saga de la famille Caskey : La guerre de Michael McDowell

Un livre plus tranquille, dans lequel toutes et tous semblent trouver un certain apaisement.

Travis n'eut plus conscience de rien après ça. Frances dévora ses bras. Au cours de ce festin, Travis mourut. Lorsque sa faim fut rassasiée, Frances porta le cadavre jusqu'au nid d'alligators, sur la berge qui jouxtait le pâturage. Attirés par l'odeur du sang, les bêtes étaient là pour l'accueillir. 
Frances sortit de l'eau, tenant devant elle le corps démembré. Le sang se déversait des articulations évidées. Sa propre bouche ensanglantée s'ouvrit et émit une série de brèves notes aiguës. L'eau tout autour d'elle fut agitée par les battements de sa queue et de celles des alligators. Quelque part, dans un coin sombre de l'esprit de la créature, Frances Caskey sursauta en reconnaissant le chant étrange qu'elle entendait en rêve.

Bien sûr, ce tome reste fidèle aux Blackwater avec quelques drames et morts (étranges ou non), mais où les personnalités peuvent enfin vivre sans se cacher. Enfin… presque

Blackwater, tome 3
Blackwater, tome 5

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Mary-Love était morte depuis deux ans. Dans les mois qui suivirent l'enterrement, les Caskey avaient guetté les changements qui bouleverseraient immanquablement la structure de la famille. Ceux-ci furent lents et subtils.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
La guerre est finie, vive la guerre ! Une nouvelle ère s'ouvre pour le clan Caskey : les années d'acharnement d'Elinor vont enfin porter leurs fruits ; les ennemies d'hier sont sur le point de devenir les amies de demain ; et des changements surgissent d'où personne ne les attendait. Le conflit en Europe a fait affluer du sang neuf jusqu'à Perdido. Désormais les hommes vont et viennent comme des marionnettes sur la propriété des Caskey. Sans se douter que, peut-être, leur vie ne tient qu'à un fil

Une fille sans fusil

A l’heure ou le parlement Suisse discute des notions de viol et de consentement, la lecture de ce tout petit livre m’a semblé absolument d’actualité.

— Vous avez été violée, madame.
— Je n'ai pas dit non.
— Vous avez été violée.
Une fille sans fusil de Paule Baillargeon

Par petits bouts, une femme en psychothérapie parle des agressions sexuelles, viols et harcèlements dont elle a été victime plus jeune.

— Qui voulez-vous sauver?
— Moi-même. Je veux me sauver moi-même.
Comment fait-on quand on est une jeune femme et qu'on veut s'acheter un fusil. Ça semble insurmontable. Pourtant, je m'imagine bien avec un fusil de chasse dans les mains. Comme dans le film La peau douce, de François Truffaut, quand la femme de Jean Desailly le tue avec un fusil de chasse parce qu'il l'a trompée avec Françoise Dorléac hôtesse de l'air. Quelle action radicale, pour une femme.

Un micro roman glaçant. Elle voulait être Jeanne d’Arc, donnez-lui une épée !

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Je lui ai dit que je vivais dans l'horreur d'une profonde nuit. Oui. Cette nuit-là. Ces mots ne sont pas de moi bien entendu mais de Jean Racine dans sa pièce Athalie : "C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit..."


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Quatorze fois Huguette a été harcelée, touchée, embrassée contre son gré, violée. Quatorze fois elle s’est relevée, grelottante de honte ou couverte de sang. Et, comme toutes les Huguette, elle s’est refermée sur ses secrets. Quatorze fois, Huguette a survécu. Aujourd’hui qu’elle est vieille, lui reviennent les mots d’un poème ancien : « Ô madame, pourquoi ce chagrin qui vous suit ? » Alors, Huguette s’attelle à extraire de sa mémoire ces événements qui l’ont marquée. Exilée dans un conteneur sans fenêtre, au milieu d’un paysage beau et aride (comme dans son film préféré, L’homme sans passé), elle se consacre tout entière à la tâche. Une fille sans fusil est son histoire, celle d’une Huguette qui aurait voulu être Jeanne d’Arc

De mon plein gré

Un court roman sur une déposition dans un commissariat suite à un viol. Un récit qui part dans tous les sens, chaotique, répétitif, digressif et parfois incohérent à l’instar de l’inévitable confusion suite à une telle agression et à un état de choc post-traumatique.

De mon plein gré de Mathilde Forget

Et même si je n’ai pas apprécié cette lecture, à postériori, j’ai trouvé ça plutôt bien fait même si ce fut ardu et parfois même désagréable. Tous les livres n’ont pas vocation à être faciles !

Un livre qui pourrait rejoindre le brillant Zéro virgule neuf pour cent de Jeanne Broucq et de la difficulté d’accueillir les victimes au sortir de leur agression.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Elle pensait venir porter plainte, mais très vite elle se demande si ce n'est pas elle qui a commis le crime cette nuit-là.
L'enquête est en cours.

Zéro virgule neuf pour cent : plaidoyer pour ne plus jamais la fermer

Un texte très fort de Jeanne Broucq qui décortique le viol qu’elle a subi et le traitement de ce crime par la police et la justice australienne. Elle y explique la position de leur système judiciaire met en lumière les différences avec la justice européenne en dévoilant ainsi des pistes pour améliorer la prise en charge des victimes.

Zéro virgule neuf pour cent : plaidoyer pour ne plus jamais la fermer de Jeanne Broucq

Mais c’est également un témoignage très intime sur le vécu d’une victime et les différentes phases qu’elle a traversé.

Un récit fort, dur et combatif tout en restant d’une grande sensibilité et soutenu par une belle écriture. Un livre qui prend au coeur et qu’on ne peut lâcher avant la dernière page.

Et relisez le titre ! Moins de un pourcent des violeurs sont condamnés en France. Comment une société peut-elle tolérer une telle impunité ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Zéro virgule neuf pour cent, c'est le nombre de viols et de tentatives de viol, qui, en France, débouche sur une condamnation aux assises. La nuit du 30 mars 2018, alors qu'elle habite en Australie, Jeanne en est victime. Sidérée, mais résolue, elle se rend immédiatement au commissariat et porte plainte. Elle est écoutée, crue, prise en charge. Il y aura des poursuites. Une justice.
«Ce procès, je le mène pour moi. Mais aussi pour les femmes et la société en général. Parce que les mecs qui baisent des nanas pendant qu'elles dorment, ça commence à bien faire.»

La femme qui n’aimait plus les hommes

Vu de l’extérieur, tout semblerait aller pour le mieux pour Jeanne, et pourtant ! Un mari violent qui la frappe alors qu’elle lui annonce être enceinte. Et le passé qui remonte avec le souvenir des abus de son beau-père.

La femme qui n’aimait plus les hommes de Isabelle Le Nouvel

L’histoire d’une femme qui tente de s’émanciper des ordures qui ont voulu la détruire.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Jeanne a tout pour être comblée : une carrière d'écrivain en pleine ascension, un mariage avec un intellectuel influent, une vie dans les beaux quartiers. Pourtant, tous ces signes extérieurs de bonheur ne font qu'occulter une réalité sordide. En ce soir d'automne, parce que son mari l'humilie une fois de plus, parce qu'il la terrorise une fois de trop, Jeanne va rassembler ce qui lui reste de forces pour s'extraire enfin de cette relation toxique.

Ce sursaut vital fait ressurgir en elle le souvenir d'autres violences, qu'elle n'a eu de cesse de vouloir refouler sa vie durant. Jeanne comprend qu elle devra emprunter à rebours, et seule, le chemin plein de déni sur lequel elle avait toujours refusé de retourner. Mais la route sur laquelle elle s'engage mêlera la violence du présent à celle du passé...

Zone grise

L’histoire d’une fille qui n’a pas su (pas pu) dire non.

Zone grise de Loulou Robert

Loulou Robert raconte son arrivée dans le mannequinat trop jeune, pas assez préparée ni protégée.

L’histoire d’hommes qui en ont profité. L’histoire d’un trop long déni qui ronge, d’une culpabilité mal placée.

Une histoire personnelle trop souvent entendue et pas assez souvent entendue !

C’est rude et sale. Un témoignage bien dans la gueule !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Je suis face à mon père et je raconte l'histoire de celle qui ne voulait pas. Celle qui n'a pas dit non une seule fois. Celle qui ne s'est pas débattue. Ils me diront : pourquoi tu n'as pas dit non ? Pourquoi tu n'es pas partie ? Pourquoi tu l'as revu après ? Pourquoi tu as menti ? Pourquoi tu en fais un drame ? Pourquoi tu fais toujours des drames ? Certains penseront que je fais des histoires pour rien. Pour moi, ce ne sera jamais rien. Il faut faire des histoires. Ce livre n'est pas un roman. Ce livre est un combat. »

À dix-huit ans, Loulou, alors jeune mannequin, « a une histoire » avec D, un photographe de mode. C'est ce qu'elle se raconte, parce que la réalité est trop insupportable : elle a été victime d'un prédateur, et si elle n'a pas consenti, elle n'a pas non plus résisté. Dix ans plus tard, toujours habitée par la culpabilité et la honte, elle tente de comprendre cette jeune fille qui n'a pas su, n'a pas pu dire non. Et s'attache, dans un style percutant et rageur, à effacer le gris de cette zone où rien n'est ni noir ni blanc. Au-delà de son histoire personnelle, il y a celle des filles et des garçons, de leur éducation. Parce que tout part de là

Otages

Une lente descente au enfers. Mais à quel moment bascule-t-on ?

Otages de Nina Bouraoui

Ce livre à la construction très réussie pose la rupture comme point de départ, la prise en otage de son patron par une de ses employée. Mais était-ce le début ? Puis, au fil du récit, se dévoile une part sale de la violence des hommes, de leur besoin de dominer, de leur impunité. Et finalement, une question : qui sont les otages ?

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Pourquoi le destin s'acharne-t-il sur la comtesse Berdaiev ? Aristocrate très belle et très libre, elle appartient à la communauté des Russes blancs, ces exilés qui ont fui l'Union soviétique après la révolution de 1917. Personnalités fantasques et passionnées, minées par la nostalgie et songeant à des projets impossibles, ils ont du mal à trouver leur place dans une société française qui les regarde comme des vestiges anachroniques. Cherchant dans l'amour et dans l'étourdissement des plaisirs un remède à leur mal de vivre, partagés entre la misère et l'opulence, prêts à tous les expédients pour survivre, ils sont la proie de tous les faux donneurs d'espoir et surtout de leurs rêves. Déjà victime de l'Histoire qui l'a condamnée à l'exil et à la ruine, la comtesse Berdaiev va se trouver impliquée dans une affaire de moeurs éclaboussant le milieu politique dans les débuts ténébreux de la Ve République.

Librement inspiré du scandale des Ballets roses, ce roman renoue avec les thèmes chers à Jean-Marie Rouart : la passion amoureuse confrontée avec la brutalité du pouvoir, face à une société qui se veut toujours moralisatrice

Pardon

Comme elle le dit dans la bouche de son père, la colère est un poison que tu prépares pour un autre mais que tu bois-toi même. Et ce livre ressemble à ça. Une tentative d’accorder un pardon à son père afin de cesser de s’empoisonner par sa colère.

Et c’est révoltant, parce qu’à la lecture de ce livre, il semble évident que ce salopard ne mérite aucun pardon. Il est mort et que sa dépouille pourrisse rongée par les vers.

Pardon de Eve Ensler

Mais notre fonctionnement semble ainsi fait que les rancunes nuisent plus aux victimes qu’aux coupables… C’est nul !

Et cela fait de ce livre insoutenable, un témoignage bouleversant.

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Comme des millions de femmes, Eve Ensler a attendu sa vie entière des excuses qui ne sont jamais venues. Son bourreau, qui fut aussi son père, est mort sans exprimer aucun regret. C'est ainsi qu'Eve a décidé d'écrire elle-même cette demande de pardon tant espérée.

Derrière les mots fantasmés de son père, c'est peu à peu la vie d'Eve, ses luttes et ses passions qui transparaissent. Se dessine le portrait d'une femme incroyablement courageuse qui est parvenue à trouver une voie alternative à la honte et à la colère.

Pardon est un texte salvateur qui a suscité à sa parution aux États-Unis la même onde de choc que Les Monologues du vagin