Camiothécaire-biblioneur aux lectures éclectiques. Romans, essais, biographies et autobiographies, récits de voyage, bandes dessinées, nouvelles, chroniques, témoignages… des critiques selon l'humeur
Voilà vraiment une très belle bande dessinée. Peut-être un peu caricaturale, mais intelligente, amusante, superbe et qui invite à la réflexion.
L’histoire de Eva qui plaque tout pour une mission sur une île déserte afin de réparer une station météorologique. Six mois en autarcie avec son chien, des poules et des conserves. L’occasion de passer par toutes la palette des émotions : le ras-le bol professionnel, l’exaltation, l’émerveillement, la contrariété, la colère, l’abattement… et
…Et ? C’est alors que l’histoire démarre vraiment avec un gros plan sur l’envers du décor de notre société.
Un magnifique album pour les jeunes… et même plus
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Mpf...
Nuit pourrie.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Eva, ingénieure dans une grande société, s'interroge sur le sens de son activité. Elle répond à une annonce concernant un poste sur une petite île déserte, perdue au milieu du Pacifique Sud. Sur place, elle devra réparer une station météorologique et tester la vie en autarcie avec pour seul compagnon, sa chienne, Puce. Une fois arrivée, elle découvre un endroit à la beauté époustouflante. Son désir de nature est comblé, elle s'attelle à sa tâche et découvre une nature foisonnante et des fonds marins plein de vie. Sur l'île, en plus de ses travaux quotidiens, elle arpente son environnement et en explore tous les recoins. Mais la vie en autonomie, sans aide, est-elle réellement possible ? Et un tel endroit, encore préservé, peut-il échapper à la convoitise de la société de consommation ? Va-t-elle rester seule sur son île ? Jusqu'où Eva sera-t-elle prête à aller pour défendre ses convictions, et sa propre vie ?
S’agit-il d’un prospectus de l’office du tourisme de Séoul ou manuel pour apprendre à gérer son diabète sans stress ?
Agréable et facile à lire, souvent drôle, ce petit livre reste en surface de toute problématique. Reste un joli voyage à Séoul pour y découvrir quelques curiosités et, pourquoi pas, stimuler les volontés touristiques…
Mais cette fin, misère ? Vite, entamons notre Glucose révolution avec Jessie Inchauspé ? Non ! Là, c’est trop
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Le diagnostic était tombé. Il allait devoir modifier drastiquement ses habitudes, lui qui ne s'était jamais amusé à les définir avec précision.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Un jeune Français, enfant adopté, solitaire et apathique, passe son temps devant un écran d’ordinateur. Adepte de jeux vidéo et de junk food, il se soucie peu de sa santé, jusqu’au jour où il apprend qu’il a du diabète et qu’il doit modifier fondamentalement son hygiène de vie. Il décide alors de partir en Corée pour y pratiquer le taekwon- do, bénéficier de la saine gastronomie de la péninsule et, par la même occasion, découvrir sa culture d’origine.
Loin d’être une énième variante sur la quête identitaire d’un individu déraciné́, ce roman réjouissant, à la fois mélancolique et tendre mais non dénué́ d’ironie, relate l’histoire d’une renaissance, sans faits glorieux ni émotions de pacotille.
Histoire d’un amour trahi, Isabelle Cornaz se souvient d’un Moscou désincarné, d’une Russie vide de sens.
Un récit fait de paragraphes courts comme des Polaroids, souvenirs instantanés d’un voyage dans un pays en ruines dont il ne reste que des vestiges d’une passion éteinte.
L’histoire d’une déception qui semble à la hauteur d’une passion immense
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Je me souviens d'un jour, enfant, où nous avions pêché tant de poissons qu'il avait fallu en remettre quelques-uns à l'eau. Il y avait un quota à ne pas dépasser, pour les pêcheurs amateurs.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Isabelle Cornaz a vécu longuement à Moscou où elle a travaillé en qualité de journaliste. Se remémorant les détails de sa vie moscovite, elle dresse, dans La nuit au pas, un portrait ambivalent de la ville. S'y dévoile le corps de Moscou, ses cours intérieurs, ses lieux invisibles et les marques de sa gentrification. Le récit s'éloigne ponctuellement de la capitale depuis la proche banlieue jusqu'au cercle polaire, en survolant les villes secrètes de Russie. Entre le songe des souvenirs et la réalité de la guerre qui traverse le récit comme des déflagrations, on avance au pas dans ce paysage désormais inaccessible à l'auteure. "J'ai commencé ce texte en me questionnant sur mon rapport à la ville, sur le désir et la difficulté de la saisir, d'en décrire les pulsions et les motifs - et je l'ai terminé avec le sentiment d'un territoire sombrant, s'autodétruisant au point de se dissoudre". La nuit au pas est un récit sur notre rapport à l'espace, à la mémoire et à la disparition.
En partant d’un conte que lui racontait Nishio-san quand elle était toute petite, Amélie Nothomb nous parle – à l’instar de Haruki Murakami et de tant d’autres (une mode ?) – de son métier d’écrivaine.
Une Amélie psychopompe qui, l’instant d’un livre fait revivre son passé, ses morts, ses oiseaux et ses traumatismes en nous parlant de son enfance voyageuse de fille de diplomate. Et, ce faisant, nous dévoile son labeur.
Psychopompe, adjectif et nom masculin
(grec psukhopompos, de pompaios, qui conduit)
Conducteur des âmes des morts. (Dans l’Antiquité, ce rôle était joué surtout par Hermès, Charon et Orphée.)
Larousse.fr (en ligne)
Un livre touchant, de chants et d’envol
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Le marchand de tissus vit passer un vol de grues blanches. Émerveillé par leur beauté, il pensa qu'il rêverait de découvrir une étoffe d'une splendeur comparable à leur plumage.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Écrire, c'est voler. »
Prenant pour titre un adjectif issu du grec apparu en France au XIXe siècle, ce roman d'Amélie Nothomb évoque ces personnages mythiques accompagnant les défunts jusqu'aux Enfers ou les en ramenant, à l'instar de Charon, de l'Ankou, d'Orphée ou d'Hermès.
Voilà une sublime intégrale et pas juste une addition de titres !
Tout d’abord, l’édition est vraiment soignée ! Le papier, les regroupements, l’impression et les couleurs sont parfaits.
De plus, chaque tome commence par un dossier-entretien-préface permettant de comprendre le processus et les différentes époques de la création de la série, l’évolution du personnage, du dessin, des couleurs et des différents personnages.
L’intégrale permet aussi de retrouver toutes les femmes (et filles) qui ont traversé la vie de Jonathan, à commencer par Saïcha, dans Souviens-toi, Jonathan
Suivent la petite Drolma puis Kate, la colonel Jung Lan, Atsuko et Ambapali
C’est aussi une visite de l’Asie : Tibet, Chine, Inde, Myanmar… Mais aussi le Japon et, curieusement, les États-Unis pour deux tomes à la Crocodile Dundee avec Oncle Howard est de retour et Greyshore Island qui permettent de retrouver Kate.
Car Jonathan semble en Teflon et les femmes de sa vie ne font que passer… On les retrouve parfois pour plusieurs épisodes, mais très vite, bon gré, mal gré, on retrouve Jonathan ailleurs.
L’occasion de contempler les paysages et les décors de Cosey. Ses montagnes directement inspirées de Derib et Hergé (Tintin au Tibet), pour les premiers albums, avec un style qui devient au fil des albums (46 ans entre le premier et le dernier album) de plus en plus affirmé.
L’évolution du style est très impressionnante lorsqu’on tient tous les albums. Si les chevaux et paysages du début rappellent fortement Buddy Longway et le journal de Tintin, le trait s’épure de plus en plus au fil des années pour rendu devenu très personnel.
Les décorations et les encadrements des planches disparaissent, les cases s’agrandissent, les fioritures s’estompent pour ne laisser que l’essentiel en suggérerant le reste et en laissant aux lectrices et lecteurs le reste du travail.
Et si je reste de façon un peu nostalgique (c’est très personnel) très attaché au style des débuts et que je vois dans Kate une sorte de moment de grâce de la série, le dernier album et ses carnets de croquis reconstituent un ensemble remarquable, une oeuvre graphique exceptionnelle.
Sous cet angle là, l’année passée, je lisais À l’heure où les dieux dorment encore et ce carnet de croquis pourrait parfaitement compléter cette intégrale.
Il faut aussi souligner la grande valeur ajoutée des préfaces de cette intégrale de Claude B. Levenson, Antoine Maurel, Isabelle Dillmann et Nelly Rieuf Bista. Les entretiens et commentaires permettent de beaucoup mieux comprendre l’évolution de la série et… de l’auteur.
Impossible de parler de Jonathan sans parler de spiritualité, de bouddhisme… Jonathan, c’est aussi une quête spirituelle, une recherche de soi qui commence justement par l’amnésie du premier album.
C’est aussi le Tibet occupé par la Chine, les militaires et la résistance de la lignée des Dalaï-Lama et du bouddhisme tibétain.
Et le Tibet, c’est les montagnes et les grands espaces !
Finalement, le dernier album publié en 2021 clôt de magnifique façon cette série !
Une intégrale sublime, pour une oeuvre majeure de la bande dessinée !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Aux confins du Népal et du Tibet, un jeune Occidental, amnésique, marche à la recherche de son passé. Rencontres mystérieuses, personnages attachants, Jonathan nous entraîne dans une aventure intérieure et contemporaine.
Publié en 2012, ce carnet de voyage est un hymne d’amour de Sylvain Tesson à la Russie, et plus précisément, à la Sibérie et au peuple russe.
Peu de textes, mais grâce aux photos, dessins et peintures de Thomas Goisque et Bertrand de Miollis on se sent immédiatement emporté par l’ivresse du voyage. Oui, en Sibérie, l’ivresse on connait ça.
Un très joli carnet de voyage ou le récit laisse la part belle aux images
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) J'ai marché dans les forêts de l'Extrême-Orient, dormi sur les grèves du Baikal, donné des conférences dans les universités du bassin de l'Amour, roulé à bicyclette sur le flanc sud du Caucase et monté des chevaux Orlov dans les plaines de Riazan. J'ai piloté des side-cars hors d'âge dans les bois de Carélie, visité les mines d'or des bords de la Léna, suis parti à la pêche avec des bûcherons de Bouriatie, sur les eaux de la Selenga où nagent les silures. À Moscou, un balayeur m'a ramassé dans une cour, ivre-mort. À Khabarovsk, dans le train, un Ouzbek m'a projeté à travers la vitre d'un compartiment et des voyous ont voulu me faire la peau dans les faubourgs d'Oulan-Oudé. Dans le Transsibérien, j'ai laissé les heures sans contours défiler plus lentement encore que le paysage. J'ai bu des tord-boyaux avec des anges à gueule de brutes, partagé du foie d'élan avec des coureurs de bois de Yakoutie et reçu les regards glacés de filles moscovites à qui j'avais osé adresser la parole. [...]
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) « Vingt ans que je voyage en Russie. J'y retourne avec obsession sans savoir très bien ce qui m'y porte. Vingt ans qu'on m'interroge sur cette fascination et vingt ans que j'échoue à toute explication. »
S.T.
Sylvain Tesson, Thomas Goisque et Bertrand de Miollis sillonnent la Russie depuis la chute de l'Union soviétique. Entre le Pacifique et l'Oural, ils ont parcouru des milliers de kilomètres à pied, à cheval, en engin blindé, en canot, à motocyclette et en raquettes à neige. Sylvain a vécu sur les bords du lac Baïkal dans une cabane d'ermite pendant six mois, recevant à l'occasion la visite de ses deux amis ; il en a tiré un récit, Dans les forêts de Sibérie.
Sibérie ma chérie est une déclaration d'amour à des terres méconnues où toutes les aventures sont possibles. Non, la Sibérie ne se réduit pas à une étendue de marais gelés, piquetée de goulags en ruine et de friches industrielles où divagueraient des moujiks qui se seraient ébroués du communisme historique pour s'acheminer vers l'alcoolisme. Ce livre donne à voir une Sibérie vaste, sauvage, libre et capable d'accès de douceur inattendus. Une terre où le voyageur n'est jamais à l'abri d'une belle rencontre : un ours brun, une escadre d'oies sauvages, un pêcheur à l'âme généreuse, une fillette nostalgique.
Ce carnet de voyage aux confins de la Russie fait vivre leur passion commune et redonne à lire quelques-uns des aphorismes dont Sylvain a parsemé ses nouvelles, récits et reportages, illustrés par les photos de Thomas et les peintures de Bertrand
Une femme au 19e part en Afrique. Une histoire féministe ou coloniale ? Qu’importe ! Un choc de cultures, des rencontres, des paysages, des personnes.
Un carnet de bord tout en images et en voix off.
Un dessin très inspiré avec un narration subtile… trop, peut-être, et je m’y suis finalement un peu perdu.
Faute à un propos peu inspiré, une vision colonialiste trop datée ou un manque d’action ?
Restent les images, superbes !
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Au XIXe siècle, l'Afrique est un continent encore méconnu. Pour Janet Burroughs, jeune femme indépendante à la curiosité scientifique, la rencontre avec une tribu matriarcale va bouleverser son existence... La fascinante Aboudalé, chef de cette étrange tribu, l'initie aux mystères d'un étonnant cimetière de pierres... Et lui raconte la légende de l'enfant-singe, celui que Edgar Rice Burroughs nous fera connaître sous le nom de Tarzan. Après Marie-Antoinette, Pascal Croci réalise à nouveau un sublime portrait de femme : celui d'une européenne découvrant une société inconnue, qui remet en questions son éducation et toutes ses certitudes
Invitée en résidence sur le Knut, un voilier faisant le tour du Groenland, MarieMo (Marie-Morgane Adatte) en profite pour illustrer son périple. Elle livre ici des petites scènettes qui parlent de la vie dans le grand Nord, de sa fragilité ou de l’impact humain à l’encre de Chine en noir et blanc. C’est parfois drôle, inquiétant et toujours très beau.
Ces historiettes sont entrecoupées de pages de journal à l’écriture plus approximative (disons… déchiffrable), des croquis, des notes et des essais dispensables, zut.
Une balade en bateau au milieu des icebergs avec quelques planches remarquables !
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Même pas un jour et j'ai déjà plein de choses à dire, à dessiner...
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Bande dessinée « reportage », Les Mains Glacées donne une vision sensible du milieu marin polaire et de la fragilité de son écosystème. De retour d'une résidence le long des côtes du Groenland sur le voilier Knut de l'association MaréMotrice, MarieMo élabore cette série de petits sketches magnifiquement illustrés à l'encre de chine. Mélanges entre réalité et imaginaire marin, ils dévoilent un certain regard sur les aléas d'un continent en proie au réchauffement climatique. Un dialogue entre l'océan, la glace, la faune et l'illustratrice
Alors que dans mon souvenir (forcément inexact) son essai Comment parler des livres qu’on a pas lu ? parlait de la (non)lecture en général, ce livre traite plutôt des grands mythomanes voyageurs, autrement appelés les voyageurs casaniers. Et c’est vraiment drôle et instructif !
Le livre commence peut-être par le plus célèbre d’entre-eux, celui dont je n’aurais jamais douté : Marco-Polo ! qui n’a possiblement jamais été plus loin que Constantinople !
Suivent ensuite des journalistes sportifs, écrivains, ou anthropologues… Magnifique et édifiant, cocasse et consternant.
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Les inconvénients des voyages ont été suffisamment étudiés pour que je ne m'attarde pas sur ce sujet. Démuni face aux animaux sauvages, aux intempéries et aux maladies, le corps humain n'est à l'évidence nullement fait pour quitter son habitat traditionnel et moins encore pour se déplacer dans des terres éloignées de celles où Dieu l'a fait vivre.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) L'étude des différentes manières de ne pas voyager, des situations délicates où l'on se retrouve quand il faut parler de lieux où l'on n'a pas été et des moyens à mettre en oeuvre pour se sortir d'affaire montre que, contrairement aux idées reçues, il est tout à fait possible d'avoir un échange passionnant à propos d'un endroit où l'on n'a jamais mis les pieds, y compris, et peut-être surtout, avec quelqu'un qui est également resté chez lui
Une petite famille – les parents et l’ado – partent pour une année aux États-Unis à la suite de Monsieur qui a trouvé une place de prof dans une université.
Et tout le monde se cherche. Monsieur à travers la séduction, Madame à la création artistique et le fils dans une transe mystique.
Qui de trouver ou se trouver, perdre ou se perdre, grandir, s’épanouir ou se faner dans les codes d’une amérique qui ne ressemble guère au Paris quitté (et fantasmé) alors que les attentats du Bataclan bouleversent la France
Et ?
… pas grand-chose en fait
Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente) Hector avait une femme. Elle s'appelait Sylvie. Ensemble ils avaient un fils. Il s'appelait Lester. Un prénom anglais parce que la famille paternelle d'Hector était originaire de Penzance, en Cornouailles, ou plutôt d'une bourgade située au nord de cette station balnéaire. Un village dont on taisait le nom par amour du secret.
4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc) Hector, Sylvie et leur fils Lester s'envolent vers les États-Unis. Là-bas, une nouvelle vie les attend. Hector a été nommé professeur dans une université de Caroline du nord. Très vite, son charisme fait des ravages parmi les femmes qui l'entourent.
Fragile, rêveuse, Sylvie n'en observe pas moins avec lucidité les effets produits par le donjuanisme de son mari, tandis que Lester devient le guide d'un groupe d'adolescents qui, comme lui, cherchent à donner une direction à leurs élans. Pendant ce temps, des attentats meurtriers ont lieu à Paris, et l'Amérique, sans le savoir, s'apprête à élire Donald Trump.
Comme toujours chez Agnès Desarthe, chaque personnage semble suivre un double cheminement. Car si les corps obéissent à des pulsions irrésistibles, il en va tout autrement des âmes tourmentées par le désir, la honte et les exigences d'une loyauté sans faille.
Mais ce qui frappe le plus dans cet admirable roman où la France est vue à distance, comme à travers un télescope, c'est combien chacun demeure étranger à son destin, jusqu'à ce que la vie se charge de lui en révéler le sens