Virgile s’en fout

Mélangez indécisions amoureuses et diverses, médecine et littérature. Ajoutez pas mal d’humour, des listes incongrues et situez ça en 1981. Avant de servir, entrelardez la préparation d’épisodes mythologiques abracadabrantesques … Voilà, c’est prêt !

Pour Blandine Fayolle, un médecin doit avant tout savoir écouter.
Mortillon en convient, mais tient à préciser que l'écoute est, elle aussi, un art. Il ne s'agit pas de prêter foi à toutes les élucubrations du patient : la véritable oreille médicale doit savoir faire le tri entre l'allégation d'un vrai symptôme et les lamentations hystéro-dépressives. 
Savoir écouter, répète Blandine Fayolle, l'air buté. 
Mortillon opine. Il ajoute que son adjointe devrait prendre des vacances, elle semble fatiguée.
Virgile s’en fout de Emmanuel Venet

Oui, l’auteur s’est un peu laissé aller. Et pourtant, ce Virgile s’en fout n’est pas un gloubiboulga informe, au contraire…

Pendant qu'Agamemnon guerroyait et courait le guilledou en Asie Mineure, Clytemnestre, sa régulière, réinventait l'amour avec Egisthe, le cousin de son mari. Tout aurait pu continuer sans drame si Agamemnon n'avait éprouvé le mal du pays, qu'on appellerait quelques siècles plus tard « mal du retour » : nostos algos. Cassandre eut beau lui prédire le pire, il voulut retourner à Mycènes, où son épouse et son cousin lui firent bon accueil, lui préparèrent un bain parfumé, et le poignardèrent pendant qu'il s'y délassait en savourant à pleins poumons l'air du pays. Par souci du travail bien fait, Égisthe et Clytemnestre liquidèrent aussi Cassandre et les deux gosses.

C’est la très drôle histoire d’un jeune étudiant en médecine souhaitant écrire, un peu perdu entre l’amour impossible et une morne destinée

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Le premier janvier 1981, vers midi, je m'éveille avec une gueule de bois carabinée dans une chambre que je ne connais pas. Contre moi est allongée une jeune femme brune que je ne connais pas davantage.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
L’intrigue de ce livre commence le 1er janvier 1981 et s’achève le 31 décembre de la même année. Quarante ans après, le narrateur se remémore sa vie d’étudiant cette année-là, ses relations amoureuses hésitantes – dont celle qui lui fit vivre la douche écossaise d’un grand amour – mais aussi les remous causés par l’élection de François Mitterrand. Écrit d’une plume allègre, ce roman entremêle plongées dans la mémoire du narrateur et relectures des grands mythes antiques, et dessine par petites touches son thème profond : la construction du récit de soi, constitué d’un bric-à-brac de légendes et de souvenirs, tous plus fallacieux, comiques ou dérisoires les uns que les autres. Qui sommes-nous ? Que savons-nous de nous, en dehors de la fable que nous nous racontons ? Est-il possible de se rencontrer hors des illusions du langage ?