Willibald

Il y a des livres où, même à la dernière page tournée, on se demande encore si l’histoire est vraie. Un peu, beaucoup… ? Qu’importe.

Les doigts de Willibald travaillent patiemment. Un petit tas de clous se forme à côté de son genou droit. Il se lève, fait le tour de la toile, assouplit les plis du tissu criblé de trous. Désolidariser le Sacrifice du cadre en bois.
Plier une peinture est un sacrilège. Plier une toile signifie en abîmer les multiples couches qui la recouvrent: enduits, peinture, vernis. C'est une blessure profonde qui demande chirurgie, une cicatrice indélébile. Willibald ne l'ignore pas et pourtant il n'hésite pas. Combien de plis pour placer Le Sacrifice dans sa valise ? Quelle nécessité le pousse à un tel geste, alors que sa vie est en danger ?
Willibald de Gabriella Zalapì
L’histoire d’un aïeul juif, collectionneur d’art à Vienne fuyant l’Anschluss avec le tableau d’un élève de Rembrandt, « Le sacrifice d’Abraham ».
Une histoire de famille comme elles le sont toutes, avec des joies et des souffrances, des richesses, des douleurs et des non-dits qui laissent un voile de mystère auréoler les fables pour les enfants.

Un roman fascinant entre Vienne, le Brésil et Genève autour de deux personnages : Willibald et son tableau

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La salle est surchauffée. Une voix d'homme annonce « Lot numéro 467 ». C'est leur lot. Silence. Elle ne voit pas les mains discrètes qui font grimper les prix. Les visages restent impassibles. Quand le marteau du commissaire-priseur frappe, cela produit un bruit sec, clac. C'est dans l'autorité de ce « clac-adjugé » que Mara réalise l'aspect définitif de la situation.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Depuis l’adolescence Mara est habitée par un tableau suspendu dans le salon de son H.L.M. Willibald, qui a acheté cette toile dans les années 1920, la hante toute autant. Lorsqu’il fuit Vienne en 1938, il n’emporte que ce Sacrifice d’Abraham, soigneusement plié dans sa valise. Entrepreneur et collectionneur juif, il refait sa vie au Brésil, loin des siens. Lors d’un séjour en Toscane chez sa mère Antonia, Mara déchiffre les lettres de Willibald qu’elle retrouve dans un hangar. Elle observe les photos, assaille de questions Antonia, « qui sait mais ne sait pas ».